Le Sg de la Fécafoot dresse le bilan de l’année 2003 et trace les axes de la prochaine saison.
Il y a quelques jours, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Bidoung Mkpatt a suggéré que le stade Ahmadou Ahidjo ne soit plus ouvert qu’ » aux matches de prestige « . Comment appréciez-vous cette idée ?
Il faut tenir compte des réalités: le stade Ahmadou Ahidjo mérite aujourd’hui un entretien beaucoup plus suivi et en même temps une maintenance convenable. Il est démontré qu’il ne plus supporter toutes les sollicitations dont il fait l’objet. D’où la nécessité d’avoir les stades annexes et le stade militaire qui sont en plein réamenagement. Certaines rencontres de football qui ne draineront pas un public très important vont s’y dérouler. Cela permettra en même temps que le stade Ahmadou Ahidjo qui devra abriter les rencontres internationales soit maintenu en bon état et qu’il soit toujours disponible pour accueillir ces grandes rencontres. Donc à priori, ce n’est pas une mauvaise idée.
Sinon parlant des infrastructures en général, le problème ne se pose pas seulement au niveau des grandes villes que sont Yaoundé et Douala. Nous devons, ensemble, mettre une politique de réhabilitation de nos infrastructures tout au moins pour ce qui est des stades provinciaux qui abritent les rencontres du championnat de D1 et de D2. C’est pour cela que s’il est vrai que c’est l’Etat qui doit construire les stades, à la Fédération, nous ne restons pas les bras croisés. Nous souhaitons associer les collectivités locales. Et pour cela, dans le programme de la fédération, nous avons inscrit cet aspect, de telle sorte que la fédération soit à la recherche des partenaires qui peuvent nous aider à réhabiliter certains stades. C’est donc l’autre volet du programme d’action que l’équipe dirigeante actuelle de la Fécafoot a mise en place.
Est-ce qu’on peut parler de programme quand on sait que vous êtes en fin de mandat ?
Nous sommes conscients des besoins du football. Si nous raisonnons en terme de mandat, nous ne pourrions rien faire. Ce que nous avons réalisé aujourd’hui ne peut être assimilé à des buts électifs. Nous aurions attendus la dernière année pour faire toutes ces réalisations. Pour tant, notre prise de fonction, nous nous sommes attaqués tout de suite à certains problèmes qui minent le bon déroulement de notre football. Partis de zéro, la fédération possède aujourd’hui un patrimoine qui est évalué à plusieurs centaines de millions. Ce n’est pas de la littérature. Ce sont des faits constants. Et on ne peut pas dire que nous l’avions fait pour une campagne. Nous avons trouvé une fédération qui n’avait pas de bureaux, aussi bien au niveau national que provincial. Nous nous sommes attaqués à ce problème et, ces réalisations sont visibles.
Lorsque vous entendez que nous donnons de l’argent aux équipes, que nous finançons le tournoi Inter-poules, vraiment, il faut être de mauvaise foi pour dire que tout cela n’est qu’à but électoraliste. Nous avons un bilan. Et nous suivons un programme que nous avons tracé. Et dans celui-ci, figure l’accroissement de recettes de la fédération. Aujourd’hui, les recettes publicitaires, de sponsoring de la fédé sont parties de 0 à 1,8 milliard environ. Cet argent n’est pas tombé du ciel. C’est le travail du bureau exécutif qui, dans son programme, a d’abord réinstauré la crédibilité de la fédé, pour ensuite approcher les différents sponsors. On dit aujourd’hui que la fédé a l’argent. C’est parce qu’il y a eu un travail de fond qui a été effectué à la base. D’autres part, sur le plan sportif, après le contrat du footballeur, nous sommes en train d’élaborer le contrat de l’entraîneur. Cela veut dire qu’il y a des efforts considérables qui sont en train d’être fait. Maintenant, nous allons mettre aussi l’accent sur la vie de nos clubs. C’est pour cela que ceux-ci vont être, dans un premier temps, doter d’une base juridique. Après, nous allons nous attaquer aux financement du football. Il faut que les clubs camerounais aient des moyens. Et pour que cela soit, il faudrait que la fédération sacrifie cette initiative pour que les sponsors participent à cet effort. Une fois que les clubs auront les moyens, la fédération pourra se permettre de contrôler la gestion de ces clubs qui sont supporter aujourd’hui pas des individus qui se saignent parfois pour leurs fonctionnement.
Où en est-on avec la construction du centre d’entraînement ?
La maquette va être livrée cette semaine et elle sera présentée au public. En début d’année, nous allons faire la cérémonie de la pose de la première pierre afin que les travaux démarrent. Notre projet a été approuvée par la Fifa. La réalisation se fera par le biais d’un architecte retenu par la Fifa qui s’occupera de toute la réalisation : le lancement des appels d’offre étude des offres, choix d’un entrepreneur… Le financement est déjà là. La première tranche est de 650 000 dollars (423 millions FCfa environ). Et ensuite, nous allons voir certains de nos sponsors qui sont intéressés pour que nous puissions avoir des extensions. C’est un centre qui comprendra des dortoirs d’une capacité d’hébergement de 180 personnes, 3 stades de football, des bâtiments administratifs. C’est un terrain de six hectares. Les travaux démarrent en janvier 2004.
A quand la trêve ?
La trêve a commencé de façon officieuse. Officiellement, c’est à l’issue de la finale de la Coupe du Cameroun. Nous allons rencontrer les présidents des clubs engagés au 45ème championnat de D1 pour effectuer un tirage au sort (Cf encadré). Comme vous le savez, avec la nouvelle formule, le championnat va se disputer en deux poules. Nous continuons de prendre des dispositions. Nous sommes en train d’éradiquer le fléau de fraude sur l’identité, la signature de double licences… C’est ainsi qu’il est maintenant disponible à la fédération un listing qui comprend les noms de tous les joueurs évoluant en D1 et en D2. C’est pour cela que nous recommandons aux présidents de clubs qu’avant de recruter un joueur, ils rentrent en possession de ce listing pour connaître la situation exacte dudit joueur. Un numero de téléphone est disponible où ils pourront obtenir les informations à tout moment. C’est autant de précautions que nous sommes en train de prendre pour que l’année commence dans de bonnes dispositions. Nous sommes contre ces matches qu’on gagne sur tapis vert. Nous voulons privilégier les résultats sur le terrain. Le plus souvent, ce sont les réserves de qualifications qui faussent parfois tout un championnat.
On parle beaucoup de dopage dans le milieu du football ces temps derniers. Est-ce qu’à la Fécafoot il y a des mesures qui sont prises ou qui le seront afin de préserver la propreté du championnat de D1 ?
Le problème du dopage et de la médecine du sport ont été en vedette lors de la dernière assemblée générale extraordinaire de la Fifa à Doha (Quatar). Depuis le décès de Marc Vivien Foé, la Fifa met désormais l’accent sur les problèmes liés à la médecine du sport. Et là dessus, la Fécafoot va être plus regardante. Surtout en ce qui concerne la délivrance des certificats médicaux. Et à compter de l’année prochaine, ils devront être délivrés par des médecins agréés par la fédération. Nous avons malheureusement constaté que les président de clubs ont un lot de certificats médicaux présignés par certains médecins. Tout cela est très dangereux.
Lors de ladite assemblée générale extraordinaire, il avait également été question du dopage dans le football. C’est vrai que dans son rapport, le Sg de la Fifa [Urs Linsi, Ndlr] avait relevé que depuis plusieurs décennies, aucun cas de dopage n’a été décelé lors des contrôles effectués sur les joueurs, à l’exception d’un, ces derniers jours… [L’Anglais Rio Ferdinand a été suspendu pour ne pas s’être présenté à un contrôle de dopage. Par contre, lors des derniers Championnats du monde Juniors aux Émirats Arabes Unis, deux joueurs ont été testés positifs : l’Egyptien Azmy à la nandrolone et l’Allemand Walke au Thc, métabolite du cannabis, Ndlr]. C’est le seul cas de dopage depuis plus de 30 ans. Ce qui fait que le dopage dans le milieu du football n’est pas alarmant. Mais il faut être vigilant. Même ici au Cameroun. Je rencontrerais la commission médicale de la Fécafoot afin que nous prenions aussi des mesures pour ces contrôles qui, je dois l’avouer, coûtent un peu chers. Mais nous allons voir avec l’appui de la Fifa, dans quelle mesure, nous pourrions procéder à ces contrôles.
2003 s’achève dans quelques jours. Que retenir de cette saison ?
l’année 2003 c’est bien déroulée aussi bien sur le plan national qu’international. Elle a été enrichissante. Au niveau du secrétariat général qui organise les compétitions locales, nous avons faits des observations dont nous devrions tenir compte aujourd’hui pour éviter qu’à l’avenir, nous ne retombons dans les mêmes travers. On joue la finale en décembre, alors que le championnat devait s’achever en novembre. La Fécafoot est très engagée dans les compétitions internationales. Donc, nous devons réussir à travailler sur un programme, faire des projections sur toutes les compétitions internationales et les adapter à notre calendrier. Il faudrait maintenant aussi que les clubs acceptent de disputer des matches avancés. Notamment les clubs qui sont engagés en coupes africaines inter-clubs. Et avec toutes les difficultés de transport entre le Nord et le Sud, il faut que la fédération tiennent comptent de ces difficultés que nous avons rencontrées cette année.
La Caf (Confédération africaine de football) nous a déjà envoyé son calendrier de ses compétitions, mais la Fifa (Fédération internationale de football association) pas encore. Nous les avons saisi. Il restera le problème des rencontres internationales amicales des Lions indomptables. Si elles ne sont pas programmées comme partout ailleurs, nous risquons avoir des problèmes. Nous serions parfois obligé d’annuler des journées de championnat parce qu’on aura improvisé une rencontre amicale internationale. Donc nous voulons préparer la prochaine saison en tenant compte de tous ces paramètres, avant de communiquer le calendrier de 2004.
Cette année, nous avons été surpris par la Coupe de la Cemac, qui est intervenue après trois renvois. Ce qui a allongé inutilement notre saison locale. Sinon dans l’ensemble, nous pensons qu’il y a des efforts qui sont fait de part et d’autres. Il y a eu très peu de contestations au niveau de l’arbitrage, même si nous avons une affaire pendante à ladite Commission. Celle-ci se serait dérouler pendant le tournoi Inter-poules. N’empêche qu’il faut continuer à être strict avec les arbitres. Autant nous essayons d’améliorer leurs conditions, autant nous devons être exigeants quant à leur rendement. L’année ce termine bien. Le seul couac a été la durée de la saison. Et ceci, indépendamment de notre volonté.
B.M.B