Les 24 et 25 janvier derniers ont eu lieu à Yaoundé, le Conseil d’Administration et l’Assemblée Générale de la Fédération Camerounaise de Football. Il s’est agit lors de ces assises, de valider les résultats de la saison écoulée, d‘approuver le calendrier de la nouvelle saison et d’adopter le projet de budget présenté par le bureau exécutif.
Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Jean René Atangana Mballa, Secrétaire Général de la FECAFOOT, nous précise quelles seront les grandes lignes de dépenses de la Fédération au cours de la saison 2003…
Avec un budget d’environ 3 milliards, en dehors des dépenses de fonctionnement à quoi va servir cet argent ?
Il faut d’abord dire que le budget de la saison 2003 a connu une diminution d’environ 30%. Donc, il passera de près de 4 milliards 600 millions de F.CFA à environ 2 milliards 900 millions de F.CFA . Une variation qui vient du fait que l’année 2002 était une année de Coupe du Monde.
A partir de cette année, la FECAFOOT a un programme d’investissement qui commencera par l’achat des sièges aux Ligues Provinciales. Ces achats étaient déjà prévus l’année dernière mais ils n’avaient pas été effectués. Les sommes prévues à cet effet ont donc été reversées à l’exercice de cette année. Ces acquisitions vont donc être réalisées dans les prochains mois. Nous avons également la construction du centre technique qui va connaître une contribution directe de la Fédération d’environ 250 000 $ US. Le reste du gros du budget rentre dans développement du football, c’est-à-dire le financement des clubs de D1 et de D2, le fonctionnement de Ligues Provinciales, celui des Ligues Départementales, du football des jeunes, du football féminin, du football corporatif et du futsal. Une partie rentre également dans l’organisation des rencontres internationales et enfin, l’autre grosse rubrique c’est l’amortissement de la dette de la Fédération.
La Fédération a été très endettée il y a de cela trois ans, et nous avons donc engagé un programme d’amortissement de cette dette. Aujourd’hui nous sommes encore redevables d’environ 350 millions de Francs Cfa pour une dette qui au départ était d’environ, un milliard 30 millions de Cfa.
Lors de l’assemblée Générale, vous avez également parlé de l’amélioration des conditions de travail des officiels des matches. Nous aimerions savoir quelles seront ces améliorations ?
Nous avons prévu de relever leurs indemnités qui sont à partir de cette saison, directement prises en charge par le budget de la Fédération. Avant, celles-ci étaient payées par les recettes de stade, or dans certains stades, les recettes sont souvent insignifiantes et les arbitres avaient souvent des impayés. Ce qui les exposaient à de nombreuses tentations. Nous allons également multiplier les stages de formations des arbitres et nous allons leur imposer une certaine discipline dans l’exercice de leurs fonctions. Mais il faut également dire que nous seront également très strictes dans l’application des sanctions.
Quelle est la décision finale prise par la Fédération concernant les clubs de Yaoundé qui doivent jouer leurs matches hors de leur fief ?
La décision finale est que les clubs de Yaoundé vont jouer leurs matches à Douala. Lors de la réunion de concertation qui a eu lieu à Douala, ceci a été acquis. Mais les clubs ont demandé qu’ont leur apporte une contribution pour le surcoût des frais qu’ils auront à supporter.
On parle pour ces clubs de commencer le championnat sur le stade de Yaoundé en attendant sa fermeture officielle…
Cela ne pose pas de problème. Si le stade n’est pas fermé, cela ne dérange personne que l’on y joue. Mais le Canon va jouer à Douala pour plusieurs raisons. D’abord le stade de Yaoundé est suspendu pour le Canon, de plus Canon est qualifié pour la champions League donc il est fort probable qu’il dispute ses matches à Douala si le Stade Ahmadou Ahidjo venait à être fermé fermé. Bamboutos de Mbouda en fonction de la disponibilité des stades, verra ses matches programmés dans l’un ou l’autre stade.
Le championnat de D1 démarre officiellement samedi 08 février. Sous quel signe placez-vous cette 44ème édition ?
Nous voulons placer le championnat de cette année sous le signe de la sécurité parce que nous avons constaté que l’insécurité était grandissante dans les stades. Nous avons tenus des réunions avec la commission de sécurité, nous avons rencontré les responsables administratifs et de la sécurité dans les provinces où se jouent les matches pour que les mesures de sécurité soient renforcées. Nous demandons à tous les participants, les spectateurs, les dirigeants, les joueurs et les arbitres de faire preuve de beaucoup de fair-play.
Le conseil d’administration s’est également penché sur la question de l’exode massive de joueurs à l’étranger. Une commission a été créée pour réfléchir sur le sujet. Qu’attendez-vous de cette commission ?
C’est une commission de réflexion qui doit se pencher sur ce problème qui est très sérieux et qui interpelle tout le monde. Le secrétariat général fait l’objet de beaucoup de pressions, et de nombreuses demandes d’intervention de la part de tout le monde, pour faire sortir soit un frère, un cousin, un neveu ou soit pour demander une intervention dans une affaire qui a été concoctée au quartier. Ce qui est fort regrettable, c’est que, ceux qui se plaignent, sont les mêmes qu’on retrouve en train de faire des interventions. Les joueurs sortent du Cameroun pas forcément en passant par la Fédération. Ce n’est que une fois arrivé à l’étranger que nous recevons une demande de certificat de transfert international. Et ces demandes, nous en avons des centaines. Nous avons déjà saisi la FIFA, les ambassades, et même les autres Fédérations pour leur dire qu’en arrivant chez eux, tout joueur doit leur donner au moins le nom du dernier club dans lequel il a évolué au Cameroun. Or, presque toutes les demandes de certificat ne portent pas le nom du dernier club. Tous ces jeunes déclarent n’avoir jamais joué au Cameroun. Nous ne pouvons rien faire dans ce cas là. Les textes de la FIFA ne nous aident pas beaucoup non plus. Nous avons sept jours pour envoyer le certificat de transfert sans conditions.
La Fédération n’a donc pas de problèmes avec les joueurs qui sortent d’une façon régulière ou qui sont envoyés par les clubs pour aller faire des tests ?
Les joueurs appartiennent aux clubs. A partir du moment où un club nous donne l’autorisation de délivrer un certificat de transfert, nous sommes tenus de le faire. Ce sont ceux qui fraudent, qui vont rencontrer des joueurs sans passer par leur club et leur font des propositions qui créent des problèmes. Sur environ 700 demandes de transferts enregistrées l’année dernière, la Fédération n’en a pas délivré plus de 50.