Le sélectionneur de l’équipe A’ raconte sa première expérience. Il a conduit le Cameroun à la finale de la coupe LG au Nigéria avec une équipe constitué presqu’exclusivement d’amateurs évoluant en première division au Cameroun.
Comment avez-vous vécu cette sortie en terre nigériane ?
Cette expérience a été très fructueuse. Le tournoi auquel nous avons pris part a été d’un niveau très élevé. Et cela m’a permis d’observer les joueurs que j’ai sélectionnés en dehors de ceux du terroir et d’avoir un plus grand échantillon de joueurs sélectionnables.
Est-ce qu’il y a des joueurs qui se sont distingués ?
Tous les joueurs amateurs ont été bons. Ceux qui ont joué ont mouillé le maillot. Seulement, comme il fallait faire jouer des professionnels puisque Schäfer est à la recherche d’éléments, mon adjoint et moi n’avons pas aligner tous nos joueurs locaux lors de ces deux rencontres.
Vous pensez également que le 3 à 0 face au Nigeria » n’était qu’un faux pas » de vos poulains ?
D’après moi, ce résultat en notre défaveur pose plutôt le problème du niveau d’entraînement de certains joueurs. En réalité, si je n’avais que les amateurs, peut-être, nous aurions pu faire mieux. Il y a que les A’ sont l’antichambre de l’équipe fanion. Donc il faut préparer des éléments prêts à être utilisés en équipe A. Aussi, de temps à autre, il fallait causer avec Schäfer, qui disait : » J’ai besoin de tel gardien de buts, tel attaquant ou tel autre défenseur ; fait le jouer « . Alors, il fallait aligner ces joueurs. Sinon, dans l’ensemble, le niveau a été bon.
Selon vous, les locaux ont été meilleurs que les professionnels ?
Oui, puisqu’ils sont plus déterminés. Voyez-vous, les joueurs professionnels jouent avec la peur de se blesser. Toutefois, ils se sont donnés à fond. Les professionnels étaient les conseillers des locaux sur le terrain. Ce sont eux qui ont régulé le milieu de terrain, la défense. Mais même Schäfer a reconnu que les amateurs se sont beaucoup plus battus.
Et qu’est ce qui s’est passé pour que vous terminiez le match contre le Nigeria à neuf?
C’était un tournoi, organisé par le Nigeria. Ce qui veut dire qu’ils voulaient à tout prix gagner. Donc la moindre faute était sanctionnée. Ils ont fini par réduire mon équipe en infériorité numérique. Ceux qui étaient sur le terrain devaient se donner un peu plus. Ce qui les a fatigués vers la fin de la partie. Par ailleurs, le Nigeria avait une équipe constituée essentiellement de professionnels. Son jeu était bien élaboré et rapide. Ce qui a contribué à émousser mes joueurs qui accusaient déjà la fatigue due aux longs voyages. C’est d’ailleurs la raison fondamentale de notre échec. Les gars n’ont pas eu de temps de repos : arrivés au Nigeria après deux jours de vol, partir de Lagos pour Abuja… Il n’y avait pas de temps de récupération.
Propos recueillis par Bertille M. Bikoun