Au Cameroun depuis près d’un an déjà, le fondateur de l’Association Foot Solidaire parle des objectifs du tournoi international amical des moins de 17 ans que le Cameroun abrite en août prochain.
Est-ce que l’un des objectifs cachés du Foot Solidaire Cup U17 ne serait pas de permettre aux recruteurs étrangers présents à ce tournoi, de détecter des joueurs camerounais ?
Il n’y a pas d’objectif caché. L’objectif global de ce tournoi c’est de permettre à nos enfants de grandir sur le plan humain et sportif. Toutes les équipes qui viennent espèrent aussi détecter des joueurs. Elles entendent tellement de choses sur le Cameroun au point où, ce tournoi sera l’occasion pour ces équipes de juger par elles-mêmes le niveau de nos enfants. Certes, il peut arriver que les meilleurs joueurs camerounais soient détectés. Ce ne serait que normal. Il faut bien que les meilleurs partent poursuivre leur formation en Europe afin de revenir ensuite servir leur pays dans nos sélections nationales.
Comment allez-vous procéder pour vous assurer que les joueurs qui prendront part à cette compétition soient de la catégorie des moins de 17 ans ?
C’est un vrai souci et un enjeu important pour le football camerounais ; puisque des clubs professionnels envoient leurs enfants à ce tournoi. Si nous faisons n’importe quoi, le Cameroun sera discrédité pour longtemps. Ces gens viennent aussi pour observer. Si on aligne des grands-pères à la place d’enfants de moins de 17 ans, cela va nous porter préjudice et jeter du discrédit sur le football camerounais. A cet effet, nous avons prévu des mesures avec la Fédération camerounaise de football et notre Comité d’organisation pour faire des vérifications de manière visuelle. Ainsi, si nous avons le sentiment qu’un enfant ne rentre pas dans la catégorie de la compétition, il est tout de suite mis de côté. J’ai parlé avec les dirigeants de Coton Sport et de l’Académie Eugène Ekeke. Nous allons être vigilants et pointus sur ce sujet. C’est l’image de la formation au Cameroun qui est en jeu. C’est vrai que le phénomène de trafic des âges a commencé au Cameroun dans les années 1980. Et il faut que nous mettions un frein à cela.
Quels sont les prix mis en jeu au cours de ce tournoi ?
Nous aurons un grand trophée dénommé Cameroun Terre d’accueil, et des prix pour le meilleur joueur, le meilleur buteur etc. Si ça se passe bien, j’aimerais donner ce tournoi à l’Etat du Cameroun, afin que dans les années à venir, que ce soit un tournoi non pas organisé par Foot Solidaire, mais par l’Etat du Cameroun.
Recueillis par Arthur Wandji