Homme de média et écrivain, l’auteur de « Programmer pour échouer » et de « la Tragédie des Lions indomptables », estime qu’à trop vouloir s’éterniser au pouvoir, Issa Haytou qui laisse au football africain, un lourd héritage, est finalement sorti par la petite porte.
« Personne n’a vu venir la bourrasque qui a emporté Issa Hayatou. Même pas lui. Il s’est présenté devant ses électeurs hier à Addis-Abeba, comme à son habitude, convaincu qu’il ne s’agirait que d’une formalité. Hélas ! Il n’a pas mesuré la soif indicible de changement que voulait l’Afrique du football, une volonté de rajeunissement qui a commencé à s’exprimer à la Fifa dont le président a 47 ans. A 71 ans et en poste depuis 29 ans, Issa Hayatou représentait le passé devant son adversaire, Ahmad Ahmad, âgé de 57 ans.
Visiblement usé par le poids des ans, Issa Hayatou s’est obstinément accroché. On dira que le Camerounais a de qui tenir… Encouragé en cela par une horde de courtisans et autres profiteurs qui lui ont fait croire que les présidents de fédérations africaines voulaient qu’il s’éternisa à la Caf. Le résultat des urnes est sans appel et l’écart (14 voix) montre que le ras-le-bol était profond. Son bilan à la tête de la Caf est certes bon globalement, mais cela ne pouvait en rien justifier cette volonté de mourir à la tête d’une institution parfois en modifiant les textes à sa guise. La morale de cette affaire ? Il faut savoir partir. Savoir partir est la marque des grands hommes. Du moins ceux qui ont le sens de l’histoire. Cela nous évite de sortir par la petite porte, mieux par un trou de souris ».
Propos recueillis par C.D.