Nouvel entraîneur de UMS de Loum et ancien sélectionneur de l’équipe nationale Espoir, le technicien fait l’autopsie de la défaite du Cameroun face au Congo Brazaville mardi dernier à Agadir et livre quelques clés pour dompter l’Angola lors de la deuxième sortie prévue samedi prochain .
Que vous a inspiré la première sortie de l’équipe nationale A’ face au Congo Brazzaville (0-1) ?
C’était un match de moyenne entame. Surtout que c’était le premier match pour les deux équipes. Et comme par habitude, pendant les premières sorties dans la compétition, les joueurs ne sont pas toujours libérés psychologiquement, on a senti un peu de frousse, d’absence d’entrain et de baraka dans les quinze premières minutes. Toutefois, nous avons vu par la suite une équipe camerounaise qui aurait pu mettre un ou deux ballons au fond des filets avant de prendre le but sur penalty. Malheureusement, les joueurs ont manqué de chance et de réussite. Et l’équipe congolaise a profité de la maladresse et du manque de lucidité et de réalisme de son adversaire, pour inscrire ce but assassin à la 71e minute. Les Lions ne se sont réveillés que très tard et en voulant égaliser, ils se sont parfois mêler les pinceaux en confondant précipitation et vitesse d’exécution. Ils se sont jetés au combat sans faire preuve de lucidité dans le jeu. On a même failli prendre deux autres buts à cause de notre maladresse. Au milieu de terrain, on a eu des bons porteurs de balle qui n’ont malheureusement pas pu faire le bon choix dans la dernière passe. Avec cette insuffisance, il nous a été difficile de revenir à la marque et arracher au moins le nul devant cette équipe du Congo-Brazzaville.
Est-ce que cette performance très critiquée par certains observateurs n’est pas la conséquence logique du manque de compétitions et de matchs d’évaluations pour lesquels l’équipe camerounaise a toujours été accusée ?
C’est une remarque pertinente. Nous avons manqué de fraîcheur physique compétitive à cause du manque de matchs d’évaluation. Nous n’en avons eu droit qu’a trois maigres matchs ; ce qui est vraiment insuffisant pour une compétition de la taille du Chan qui regroupe les meilleurs joueurs de tous les championnats. Ils ont démarré le tournoi avec une défaite de 3 buts à 1 contre le Maroc en amical pour terminer leur préparation sur un match nul face au Nigeria (0-0). J’ose croire que Junior Awono et ses coéquipiers seront plus déterminés au moment d’aborder cette deuxième rencontre. Autre chose, les joueurs camerounais sont ceux qui mettent plus de temps à la trêve entre deux saisons. Certes, il y’a du talent et la matière mais, le manque de compétitivité a une incidence négative sur le rendement des joueurs. Qu’à cela ne tienne, tout n’est pas plié ; tout reste jouable.
Face à l’Angola qu’on présente comme un autre gros morceau, y-a-t-il lieu d’espérer ?
Tout à fait. Je crois que les enfants ont vu cette équipe angolaise à l’œuvre et sont conscients qu’il est interdit d’aligner une seconde défaite de peur d’être recalé pour le second tour. Ils aiment être dos au mur pour réagir et feront tout pour dompter ces angolais. Le match contre le Congo leur a servi de galop d’essai ; la suite s’annonce palpitante. Malgré l’aisance technique et tactique des angolais, le Cameroun a des chances de relever la tête. Je crois en cette équipe, à son sursaut orgueil et en sa capacité de renverser la vapeur et se hisser au sommet du tournoi. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Au terme de la première journée de groupes, peut-on déjà affirmer que le profil du prochain vainqueur de la compétition se dessine ?
Ce serait un peu précoce à mon sens. Il est encore trop tôt de désigner avec exactitude qui sera le vainqueur de ce Chan. Il y’a des favoris certes, mais, des surprises ne sont pas exclues. Si nous nous en tenons aux résultats que nous avons déjà engrangés, on constatera qu’il y a une espèce de nivellement en termes de performances. Les équipes dites « petits pays » se sont bien préparés et ont de quoi proposer aux grandes nations. C’est le cas de la Namibie qui vient à bout de la Côte d’Ivoire. C’est parce que le football est une glorieuse incertaine que nous assistons à cette nouvelle donne. Les « petits pays » d’hier, se sont bien préparés et ont connu un travail de fond avant le Chan.
Entretien mené par C.D.