Apparu à la fin de l’audience qui a consacré jeudi l’annulation des nouveaux statuts de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) par la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du CNOSC, l’ancien Lion indomptable et candidat recalé à l’élection fédérale du 28 septembre dernier s’est jeté dans les bras d’Abdouraman Hamadou, le requérant victorieux de cette affaire contre la Fécafoot. Bell s’est ensuite prêté à un petit entretien avec la presse.
Quelle est votre réaction suite cette sentence de la CCA qui annule la résolution de l’Assemblée générale d’adoption des statuts de la Fecafoot ?
Je suis plutôt fier des Camerounais, je suis fier de mon pays aujourd’hui. On nous accuse d’être un pays corrompu, et certains s’acharnent à vouloir le démontrer tous les jours. Seulement, il se trouve que même à Hiroshima, après la bombe atomique, il y a eu des survivants. Dans ce pays, il existe encore des gens pour qui le pays représente quelque chose, pour qui l’honnêteté représente quelque chose. Et le hasard a voulu qu’en choisissant les arbitres au comité olympique, on n’ait choisi ces gens-là qui sont imperméables aux pressions, qui disent simplement la vérité et surtout qui songent au regard que les autres ont sur notre pays à partir de l’étranger. Rappelez-vous que ce que nous disons ce sont des vérités simples que tout le monde peut voir.
Sauf que certains croient que quand on a le pouvoir, on peut décider de ne pas les voir. Or, ces juges, arbitres, décident d’être simplement des êtres normaux qui disent la vérité, et qui se disent qu’en plus, il ne faut pas l’oublier, il y a une instance au-dessus d’eux. Et que la satisfaction d’un juge c’est lorsqu’il a rendu une décision, qu’elle ne soit pas cassée par un autre juge. C’est là qu’un juge trouve sa satisfaction, et je suis donc très fier de savoir que les juges du comité olympique songent à ce que diraient d’autres juges sur le plan international et que, eux ne veulent pas plonger le Cameroun dans la boue. Ils ne veulent pas prendre des décisions, tel qu’à l’étranger, on puisse se moquer des juristes camerounais.
L’annulation de ces statuts ragaillardit-elle votre position par rapport au poste électoral ?
Mon problème est que des gens puissent savoir que dire la vérité et être honnête est l’attitude qu’il faut avoir. On peut être partisan quand on est dans un parti. On doit être honnête, juste et transparent quand on est à la place du juge commé l’était le Comité de normalisation. Donc, mon problème n’est pas simplement de recommencer le processus électoral. Mon problème est qu’enfin, même si ce n’est pas encore garanti, que les acteurs du foot prennent conscience qu’on ne peut pas tout en dépit du bon sens. Au bout de vingt-six mois, on vient nous servir ce qui se passait avant à la Fécafoot sans soucier un seul instant, comme si on avait fait simplement une parenthèse pour revenir remettre ce qui était là avant. Et ceux qui l’on fait semblaient être fiers de ce qu’ils ont fait. Aucune honte pour ce temps perdu, aucune honte pour ces tromperies vis-à-vis du public du football camerounais.
J’espère que cette fois-ci, ce qui vient de se passer permettra à tous de prendre conscience. Je voudrais répéter une chose que je viens de dire à un de mes frères qui fait partie de cette fédération : comment pouvez-vous vouloir quelque chose pour vous tout seul ? Lorsque le président Blatter démissionne en disant j’ai été élu par les délégués du foot, mais je me rends compte que la famille du foot n’est pas avec moi, comment se fait-il qu’au Cameroun les délégués du foot et ceux qui gèrent le foot ne se disent pas que les Camerounais ne sont pas avec eux. Les Camerounais ne veulent pas de ce qu’ils font. Les Camerounais veulent autre chose. Pourquoi ne peuvent-ils pas accorder aux Camerounais ce qu’ils veulent ? Pourquoi veulent-ils nier cela tous les jours ?
Recueillis par Armel Kenné