Le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) voulant se rendre à Paris ce mardi, n’a pas été autorisé par la police à prendre le vol. Son passeport a été retiré par la même occasion.
Les ennuis d’Iya Mohammed, le directeur général de la Sodecoton et par ailleurs président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), ont vraiment commencé. Il a été refoulé ce mardi soir à l’aéroport international de Douala, alors qu’il voulait se rendre à Paris à bord d’un vol Air France. Le président de la Fécafoot a donc raté son avion pour la France. Un vol prévu à 23h50.
L’intéressé, que nous avons joint au téléphone confirme son voyage manqué, sans être trop disert sur la question : « On (les policiers de l’aéroport international de Douala, ndlr) ne m’a pas donné les raisons. On m’a empêché, c’est tout. Ils ne m’ont pas remis le passeport. Ils ont retenu le passeport », a indiqué Iya Mohammed. Il est rentré sur Garoua d’où il nous a répondu, dans la même nuit de mardi à bord d’un vol de 4h du matin.
Si le directeur général de la Sodecoton et président de la Fécafoot ne nous a pas donné les raisons de son voyage, une source affirme que Iya Mohammed se rendait à Paris où il devait présider le lendemain, mercredi, une réunion du Conseil d’administration de la Socea, « une société de droit français et partenaire de la Sodecoton ».
Sodecoton et Fécafoot
A l’analyse, les raisons de cette interdiction de sortie d’Iya Mohammed trouveraient leurs sources sur la décision du Conseil de discipline budgétaire et financière au sujet de la gestion du directeur général de la société de développement du coton (Sodecoton) dans la période allant de 2005 à 2010. Ce Conseil a retenu, à la charge d’Iya Mohammed, Directeur général de la société de développement du coton (Sodecoton), vingt (20) fautes de gestion, dont douze (12) comportant un préjudice financier évalué à un total de 9 052 078 692 (neuf milliards cinquante deux millions soixante dix huit mille six cent quatre vingt douze) Francs Cfa, représentant le préjudice financier subi par la susdite entité. Il a été aussi frappé d’une amende de deux millions de francs, pour l’ensemble des fautes de gestion commises. Plus dure a été la troisième sanction : « L’interdiction d’être responsable de l’administration ou de la gestion des services publics ou des entreprises d’Etat, à quelque titre que ce soit, pendant un délai de sept ans, au registre de la déchéance prévue à l’article 14 alinéa 1 (b) de la loi n°74/18 du 05 décembre 1976, telle que modifiée par celle n°76/4 du 08 juillet 1974 relative au contrôle des ordonnateurs, gestionnaires et gérants des crédits publics ».
Par ailleurs, le processus électoral à la Fédération camerounaise de football se poursuit, malgré la demande d’Adoum Garoua, le ministre des Sports, d’y « surseoir ». Au même moment, le 26 mars dernier, où Adoum Garoua a écrit à la Fécafoot, via son président, il a saisi aussi les Gouverneurs des dix régions du Cameroun, par message fax : « de veiller chacun en ce qui le concerne, à n’autoriser aucune réunion concernant le renouvellement des organes dirigeants centraux et déconcentrés de la Fécafoot, jusqu’à notification à ladite fédération des conclusions des consultations élargies, organisées par le ministère des Sports et de l’éducation Physique ».
Antoine Tella à Yaoundé