Après avoir annoncé son soutien au Malgache Ahmad Ahmad contre le président actuel pour les élections à la présidence de la Caf le mois prochain, le Conseil des associations de football en Afrique Australe (Cosafa) a prévu d’organiser une réunion avec des présidents d’autres blocs régionaux fin février. Cette annonce n’a pas été du goût de la Caf, qui y voit une forme de dissidence et menace l’instance.
Attention, ciel nuageux ! A un mois du soixantième anniversaire de la Confédération africaine de football (Caf), l’ambiance est tendue dans les hautes sphères du foot africain. Il y a de la friture sur la ligne entre l’instance faîtière et le Conseil des Associations de football en Afrique Australe (Cosafa), qui représente 14 de ses membres. Dimanche dernier, l’ensemble sous-régional a annoncé qu’il soutiendra Ahmad Ahmad contre le président sortant, le camerounais Issa Hayatou, candidat à un 8e mandat consécutif lors des élections le mois prochain. Un appui somme toute logique puisque Ahmad préside la Fédération de Madagascar, elle-même membre du Cosafa. Dans la foulée, le président de la zone Cosafa, Phillip Chiyangwa, a fait part de son désir d’organiser un rassemblement avec d’autres présidents de fédérations africaines chez lui à Harare au Zimbabwe le 24 février. Une annonce interprétée comme une menace par la Caf.
Hayatou au banc des accusés…
Du coup, l’instance a adressé une lettre au Cosafa, lui stipulant qu’il n’a « pas le pouvoir d’organiser un tel rassemblement sans en porter connaissance à la Caf et sans son autorisation. Organiser une telle réunion avec des représentants d’autres associations membres que celles de la zone Cosafa s’assimile à une tentative de déstabiliser la Caf. Le Comité exécutif de la Caf se réserve le droit de sanctionner toute infraction à ses statuts. » D’après nos confrères de Bbc, Chiyangwa n’a pas tardé à répondre à cette correspondance, mentionnant les statuts de la Fifa qui protègent les droits de l’Homme dont la liberté d’association. Déjà critiqué pour ses petits arrangements législatifs par le passé, Hayatou semble une nouvelle fois tenter de bloquer ses concurrents. Et avec 14 voix assurées sur les 54 appelées à voter le jour du scrutin, Ahmad s’impose comme un rival de plus en plus sérieux.
Ahmad Ahmad en ballotage
Plus grave, la candidature d’Ahmad, annoncée durant la Coupe d’Afrique des nations 2017, a surpris. Le président de la Fédération de Madagascar, membre du Comité exécutif, est peu connu. Son nom a été cité par la presse dans une affaire de corruption entourant l’attribution de la Coupe du monde 2022, sans mise en accusation formelle. Le patron du foot malgache est parfois présenté comme le candidat de Gianni Infantino. Mais le Suisse, élu à la tête de la Fifa il y a un an, se déclare neutre dans cette affaire. « Il appartient aux membres de la Caf de décider de manière démocratique du sort de ces élections. Ça ne dépend pas du président de la Fifa », a-t-il indiqué ce 16 février à Doha, et ce à quelques jours d’une réunion en Afrique du Sud. Chaud devant !
C.D.