*A quel stade de votre campagne vous trouvez–vous actuellement?
Nous sommes pratiquement à mi- chemin. Comme vous savez, je ne peux pas me permettre de faire le tour du monde tout seul. Nous avons divisé le monde en compartiments: j´ai des amis qui sont en train de sillonner l´Asie, d´autres occupent des fédérations européennes et d´Océanie, j´ai également envoyé une délégation dans les Caraïbes. Celle-ci a achevé sa mission dimanche dernier. En ce qui nous concerne, nous sommes en train de sensibiliser les fédérations Africaines.
Tout particulièrement je m´occupe de ce volet parce que ma base est l´Afrique. Je dois tout faire pour ne pas perdre beaucoup. Les déchets doivent être très éliminés au haut du continent africain. J´ai fais le congrès de la Concacaf dernièrement à Miami, et jeudi dernier celui de l´union européenne de football à Stockholm. Il ne reste plus qu´à faire le 21 mai, celui de l´Océanie qui aura lieu à Tonga. Après cela, j´aurais pratiquement terminé. J`ai aussi quelques passages à faire dans les grandes fédérations d´Asie telles que la République populaire de chine, la Corée du Nord, le Japon, les Philippines et la Malaisie. Voilà en gros ce qui me reste à faire dans les 25 prochains jours qui restent.
*Personnellement, comment est-ce que vous réagissez à la réunion de Tripoli ?
Inutile de dire que j´avais marqué mon accord pour que les fédérations africaines aillent à la réunion de Tripoli. J´avais été invité sous la bannière du développement du football en Afrique, football de femmes et des jeunes. Ce qui était très noble ! Ces fédérations nous ont demandé si elles pouvaient y aller, ce que j´ai accepté. Mais à leur grande surprise, elles ont trouvé sur la table un autre thème quand la réunion a commencé. Celui-ci consistait à soutenir Blatter.
Contrairement à ce qu´on vous a annoncé, il y avait 17 fédérations présentes et non 23. Et sur les 17, il y a 5 qui se sont tout de suite désistées, refusant de signer quoi que ce soit, y compris même le volet pour lequel elles étaient venues. Les 12 autres restantes ont signé des accords avec la fédération libyenne du football. sur le développement du football. Et cette dernière a promis de donner à chacune des ces fédérations 50 mille dollars par an, ceci pendant quatre ans. Mais à leur grande surprise, elles ont quitté Tripoli sans avoir d´abord la première tranche comme on le leur a promis. A l´époque nous avions fait un communiqué, un démenti. Je n´avais pas à aller de radio en radio expliquer ce qui s´est passé en Libye. Donc cette réunion de Tripoli, à notre avis, est un coup d´épée dans l´eau. Elle n´a pas donné les résultats escomptés par ses organisateurs.
*Avec ce qui se passe aujourd´hui à la Fifa, est-ce que vous pouvez affirmer que Zen Ruffinen est de votre côté comme certains le pensent, notamment le camp de votre adversaire et lui avec?
Je ne sais pas! Zen Ruffinen est un secrétaire général de la Fifa. Il est du côté de la raison. C´est M. Blatter qui nous l´a amené à la Fifa. Il nous l´a proposé et nous, au comité exécutif, l´avons élu. Jusqu´à présent lui et moi entretenons de très bonnes relations. Et j´ai dis d´ailleurs à qui veut l´entendre, que si jamais je suis élu président de la Fifa, je nommerais Zen Ruffinen secrétaire général. Sans ambages, c´est clair et c´est net. Quant à ce qui se passe maintenant entre M. Blatter et moi, M. Zen Ruffinen a estimé que les décisions se prenaient au- dessus de sa tête alors que statutairement, c´est lui qui avait la responsabilité du fonctionnement de la Fifa. Responsabilité qu´il n´assumait plus parce que tout se faisait au niveau du président. Et c´est ce qui l´a amené à adopter cette attitude. Dans ce combat avec le président de la Fifa qui est un combat de la raison, il va sans dire que je soutiendrai M. Zen Ruffinen, qui prône la vérité, l´éthique. Le Sg a des élans de sympathie parce qu’il sait que je le soutiens. Ce n´est pas parce que je suis candidat qu´il en a eu marre, qu´il s´est rebellé et qu´il a raconté ce qu´il a raconté! Cela n´a rien avoir à voir. Entre les deux hommes, il y a un courant de sympathie qui circule. Je les respecte ils me respectent. Et je vous dit que si j´étais élu je ferais de lui encore le Sg de la Fifa.
*Contrairement à votre adversaire vous ne faites pas toujours part de qui est avec vous ?
C´est mon tempérament de ne pas déclarer tout ce que je fais. J´aurais pu avoir une liste de joueurs camerounais qui me soutiennent pour opposer une résistance aux Milla et Bell qui soutiennent Blatter. Mais je n´ai jamais voulu le faire. Je ne suis pas là pour déclarer qui me soutient ou pas. Comme je vous l´ai dit plus haut, le travail est en train d´être fait sur le terrain. Ceux qui vont me soutenir me l´on manifesté. Il ne me revient pas de l´étaler sur la place publique. Mais tout que je sais, c´est que le travail se fait d´une manière harmonieuse et rationnelle à travers tous les continents. Et de ce côté vous pouvez être sûr, je n´ai pas besoin de faire la publicité, d´exposer mes atouts et mes inconvénients. Ce qui compte, c´est d´être sur le terrain, de raller les opinions, de faire en sorte que le 29 mai, il y ait une majorité de mon côté.
*Optimiste?
Je peux vous dire qu´à l´heure actuelle, si j´étais l´adversaire de n´importe quelle autre personne au niveau du football dans le monde, j´allais être sûr de passer. Maintenant que j´ai à faire à un président de fédération, qui est dans un fauteuil, c´est ce qui complique un peu ma tâche. Mais je dois vous dire que je reste optimiste, sinon je n´allais pas m´engager dans cette bataille. M. Blatter a les mêmes chances que moi. Le 29 mai, l´un ou l´autre pourrait gagner. Je sais que j´ai un minimum de chance car je sais qu´elle existe. Le seul handicap est que lui est titulaire du poste convoité. Et lorsque c´est ainsi, on a plus d´un atout, nous serons vigilants pour qu´au moment d´exploser, ces cartouches n´explosent plus( rire) et que je puisse gagner.
Source: Propos recueillis par Bertille M. BIKOUN – Mutations – 02/05/2002