Les anglais sont-ils décidément de mauvais perdants comme le dit la maxime ? Après avoir perdu le vote de l’organisation de la Coupe du Monde 2022 aux mains du Qatar, les britanniques se sont lancés dans une charge à fond de train contre la FIFA et ses membres. Et pourtant, quand l’Afrique du Sud perdait celle de 2006 contre l’Allemagne, ces mêmes anglais avaient cautionné le hold-up du néo-zélandais Charles Dempsey.
Pour rappel, le 6 juillet 2000, le comité exécutif de la FIFA se réunit à Zurich pour désigner le pays hôte de la coupe du monde 2006. Le Maroc et l’Angleterre sont éliminés lors du premier et du deuxième tour respectivement. L’Allemagne, qui termine première à chaque tour, est finalement choisie aux dépens de l’Afrique du Sud au troisième tour de scrutin par douze voix contre onze et une abstention. Cette nomination de l’Allemagne comme pays hôte de la phase finale 2006 face à l’Afrique du Sud favorite fait naître une polémique. Charles Dempsey, un membre néo-zélandais du comité exécutif de la FIFA, donne en effet aux deux premiers tours de scrutin son vote à l’Afrique du Sud, conformément aux instructions de la Confédération du football d’Océanie à laquelle il appartient, puis il s’abstient lors du troisième tour décisif, entraînant la victoire allemande par une voix d’écart. S’il avait voté pour l’Afrique du Sud au dernier tour, les deux derniers pays se seraient ainsi retrouvés à égalité avec douze voix chacun. Dans un tel cas de figure, une victoire de l’Afrique du Sud aurait été probable, puisque la désignation du vainqueur serait revenue au président de la FIFA, Sepp Blatter qui était favorable à la candidature africaine. Tout comme huit autres membres du comité exécutif, Dempsey avait reçu la veille du vote un fax lui promettant une pendule à coucou et du jambon de la Forêt-Noire. Après le vote, le magazine allemand Titanic se dénonce comme étant l’auteur de cette mauvaise blague. Quant à lui, Dempsey explique son abstention par la pression insupportable à laquelle il fut soumis lors du vote.
Cependant, la raison véritable de son changement d’allégeance n’a jamais été divulguée puisque quelques jours plus tard, il démissionnait de la FIFA probablement pour une retraite plus que dorée.
Ce sont des révélations devant une commission d’enquête parlementaire britannique, à propos des conditions d’attribution fin 2010 des Coupes du monde 2018 et 2022 qui accusent Issa Hayatou.
«L’enquête du Sunday Times, que nous publierons plus tard, affirme que 1,5 million de dollars ont été payés aux membres du comité exécutif de la FIFA Issa Hayatou et Jacques Anouma, qui ont voté pour le Qatar», a indiqué Damian Collins, un député britannique.
Mike Lee, le consultant en relations publiques qui a travaillé sur le dossier du Qatar, a affirmé douter que quelque paiement ait été fait de leur part. Lee, ancien directeur de communications de la Premier League, de l’UEFA et de la candidature de Londres aux Jeux Olympiques de 2012, a affirmé aux députés anglais avoir travaillé au plus haut dégré de la candidature du Qatar et discutait à longueur de journée avec le Président et tous les fondés de pouvoir de Qatar 2022 et qu’aucune évidence ne soutient ces allégations.
Le Document du Sunday Times qui accuse Hayatou
Selon lui, « l’expérience prouve que s’il y avait ne serait-ce qu’une parcelle de vérité dans cette affaire, j’aurais été informé. »
La fédération qatarienne de football a émis un communiqué ce mardi soir, niant catégoriquement les accusations et promettant de coopérer avec la FIFA au cas où une investigation devait être ouverte.
Bernard Patipe