Le président de la Fécafoot, Iya Mohamed estime qu’il est urgent de redimensionner le championnat pour qu’il soit compétitif.
Qu’est-ce qui va fondamentalement changer dans la nouvelle réforme ?
Le nouveau championnat sera plus compétitif et plus attractif. On ne vivra plus les arrangements, les calculs et les négociations douteuses de fin de saison.
Par sa formule de tri, ce nouveau championnat permettra de maintenir les enjeux, à chaque niveau de la compétition, jusqu’à la fin.
Les uns et les autres seront obligés de se battre jusqu’au bout, soit pour accéder à l’une des trois premières places qualificatives pour les compétitions continentales, soit pour éviter la relégation.
Avec la » Super League « , la qualité du spectacle, qui s’en trouvera relevée, sera de nature à faire revenir le public dans les stades. Ce qui entraînera logiquement le retour des sponsors et l’accroissement des ressources de nos équipes.
La réforme de la D1 n’a-t-elle que des avantages sans inconvénients ?
Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, cette réforme présente, à mon avis, plus d’avantages que d’inconvénients.
Compte tenu de cela, un certain nombre de mesures d’accompagnement sont prévues pour atténuer d’éventuels effets pervers.
Naturellement, l’expérience et le temps, nous permettront de parfaire progressivement cette formule.
Le manque de compétitivité de la D1 n’est-il pas lié à la défaillance de l’arbitrage ?
A mon avis, ce manque de compétitivité de notre championnat de première division est dû, en grande partie, à sa formule actuelle.
Concernant les arbitres, il faut relever que des efforts constants sont fournis pour assainir ce corps et améliorer son cadre de travail. Pour preuve, cette année, les honoraires des arbitres ont été directement inscrits dans le budget de la FECAFOOT, alors que par le passé, ils dépendaient des recettes très aléatoires, des stades.
La preuve, c’est que les arbitres camerounais se comptent sur les doigts de la main dans les compétitions continentales et internationales.
Le Cameroun compte actuellement 17 arbitres internationaux qui officient régulièrement sur la scène continentale.
Pour les 16èmes de finales des compétitions africaines qui se sont déroulées le week-end dernier, six de nos arbitres ont été désignés.
Nombre d’entre eux ont été retenus pour la CAN cadets qui aura lieu le mois prochain au Swaziland et la Coupe du Monde Juniors aux Emirats Arabes Unis en novembre et décembre prochains.
N’y aura-t-il pas un déséquilibre, dans cette réforme, entre les clubs du grand Nord, et ceux du Sud, de l’Ouest et du Centre ?
Au contraire, avec le retour au tournoi interpoules à 10 équipes, soit un représentant pour chaque province, les chances sont égales pour tout le monde. Ces chances seront même plus grandes pour la simple raison qu’auparavant, il y avait 14 clubs pour trois places alors que avec la nouvelle formule, il y aura 10 clubs pour quatre places. Soit 40% de chance pour chaque province d’avoir une équipe en première division.
En dépit de tout cela, il ne faut tout de même pas oublier que ce sont les équipes les plus compétitives, indépendamment de leurs positions géographiques, qui s’en sortiront.
Le championnat ne serait-il pas devenu moins populaire avec des joueurs qui manquent de talents ?
Comme je l’ai souligné précédemment, un championnat dans lequel, de bout en bout, chaque équipe a un objectif précis à atteindre, ne peut qu’être engagé et attractif. Deux qualités recherchées par le public.
Avec le retour du public dans les stades, les sponsors auront de bonnes raisons de s’impliquer. Ce qui permettrait aux clubs d’accroître leurs ressources et de garantir un minimum à leurs joueurs, les amenant non seulement à cultiver l’effort, mais aussi à être plus stables. Tout ceci déboucherait sur une hausse du niveau des joueurs et de la compétition.
Il se poset aussi, Monsieur le Président, un problème d’infrastructures ?
Le problème d’infrastructures sportives restera le même. Le fait de cette réforme n’aggravera en rien la situation que nous connaissons actuellement.
Que propose la FECAFOOT pour les statuts, les règlements généraux et le règlement intérieur ?
Les statuts, les règlements généraux et le règlement intérieur feront l’objet d’une remise en forme. Certains textes dont l’interprétation prête à équivoque seront revus.
Louis D. EDZIMBI