M. Atangana Pascal,Président du comité d’organisation du tournoi de football des jeunes, parle de l’avenir du football camerounais
M. Atangana Pascal,Président du comité d’organisation du tournoi de football des jeunes, parle de l’avenir du football camerounais
Trois ans après le lancement du tournoi de football des jeunes, quel bilan en dressez-vous ?
Parler de bilan ne serait pas exact. Je dirais plutôt qu’il s’agit d’une rétrospective à mi-parcours, parce qu’il est question d’un travail continu. La formation est permanente et elle ne peut porter des fruits qu’à l’âge mâture. C’est la troisième édition du tournoi qui n’est qu’à sa séquence de Noël. Nous espérons qu’elle portera des fruits dans la mesure où l’on a affaire présentement à des enseignés de plus en plus jeunes. Nous avons commencé avec des cadets qui étaient pratiquement des adultes.
Quels objectifs voulez-vous assigner à la formation lorsque vous organisez ces tournois ?
Dans l’immédiat, c’est de pouvoir jauger le travail fait au niveau des centres de formation. Et à plus ou moins longue échéance, c’est de pouvoir apprécier le travail de formation. Les professionnels mis à notre disposition ont —ils un impact sur le terrain et notamment sur la qualité du jeu des enfants ? Au départ, les objectifs sont purement didactiques. Et je crois qu’à la longue, nous tendrons vers le professionnalisme. Parce que si nous ne nous adaptons pas au football mondial, à l’heure de la globalisation, le Cameroun qui a déjà une réputation de grande nation de football ne pourrait plus conserver sa place.
Vous parlez d’assurer le suivi pédagogique en ne faisant pas de la formation pour la formation. Votre initiative n’aurait -elle pas un but lucratif ?
Aucunement. Si tous les clubs du Cameroun ne s’emploient pas à former des jeunes à la base, nous n’aurions pas de vivier capable de régénérer notre football de demain. Lorsque je dis que nous ne faisons pas de la formation pour la formation, c’est que nous faisons de la formation pour atteindre des objectifs bien précis. Notamment, trouver une pépinière qui permettra de doter notre football d’éléments très performants à tous les niveaux et à tout temps. Notre objectif n’est pas de nous faire de l’argent. En l’occurrence » Semences Olympiques » veut imprimer de son sceau le football des années 2000. Qu’est-ce que j’entends par là ? C’est que » Semences olympiques » qui a actuellement la catégorie des cadets et qui forme ses premiers juniors, pourra intégrer le championnat civil en 2010. Et dans les quatre années qui viennent, commencer à marquer le football camerounais par la qualité du jeu et par son omniprésence sur les stades.
Que sont devenus les jeunes formés depuis quelques années dans » Semences olympiques » ?
Tous les jeunes formés sont encore avec nous. On a déjà eu quatre qui ont été appelés dans l’équipe nationale cadette. L’année prochaine, nous aurons une équipe junior. Et nous comptons affilier un club dans le championnat civil qui aura certainement les joueurs les plus jeunes. Nous avons un bilan en nette évolution. Nos enfants ne sont pas en déperdition.
Les centres de formation de football ont —ils leur raison d’être aujourd’hui au Cameroun, dans la mesure où on n’y pratique pas du professionnalisme ?
» Semences olympiques » pratique du professionnalisme. C’est la quête de l’excellence. Nos enfants sont encadrés par des professeurs d’éducation physique et sportive, option football. Ils sont par ailleurs bien suivis médicalement.
Si nous ne faisons pas une formation solide à la base, le football de demain est appelé à disparaître. Il n’y aura plus jamais de génération spontanée comme au temps de Roger Milla de Abega Théophile et autres.
Louis D. EDZIMBI