Le FC Thoune a conquis dix points lors des quatre derniers matches. Dans l’axe défensif, un homme, Armand Deumi, impressionne et attire déjà bien des convoitises. Et pourtant, cet habituel joueur de couloir découvre ce poste…
Le football ne ressemble en rien à une vocation pour Armand Deumi (23), mais plutôt à une passion éveillée sur le tard. Ainsi, ce n’est qu’à seize ans qu’il daigne quitter ses «potes» du quartier pour tenter sa chance à la Kadji Sports Academy. «Et pour cause, quand j’étais à l’école, je n’avais qu’un rêve: être médecin», lance le Camerounais. «La magie de cette profession m’a toujours intrigué. Les débouchés n’étant pas aisés dans mon pays, je me suis tourné vers le football.» En 1998, Deumi s’envole pour l’Europe pour un essai au Havre. Sans succès. En 2000, le voyage sera beaucoup plus prolifique. Après quelques tests en France, il rejoint le FC Sion où il disputera 55 matches (5 buts). Depuis trois mois, le «néo-Bernois» exerce son talent dans une nouvelle équipe, le FC Thoune, et dans un rôle différent. Impressions.
Armand Deumi, le FC Thoune a engrangé dix points lors des quatre derniers matches. Où vous arrêterez-vous?
Dans un premier temps, j’espère au-dessus de la barre! Plus sérieusement, je m’attendais à ce que l’équipe réalise de telles performances. Au départ, il nous a peut-être manqué un peu de conviction et de confiance. Notre première victoire, à Delémont (0-1), a représenté un déclic. J’espère que l’on conservera ce rythme de croisière. À commencer par dimanche, lors du derby face à Young Boys, où nous avons une revanche à prendre (défaite 3-4 à l’aller).
D’un point de vue personnel, vous êtes le meilleur «bernois» au classement individuel «Top11» et second meilleur défenseur de la LNA…
C’est vrai? Ça me fait plaisir… J’ai été très bien accueilli à Thoune et l’ambiance dans le club permet de s’extérioriser pleinement sur le terrain. L’entraîneur Hanspeter Latour a fait appel à mes services pour apporter une certaine expérience dans le groupe. Pour l’heure, j’y parviens avec succès. C’est tant mieux.
Vous découvrez tout de même un nouveau poste?
C’est vrai que j’étais habitué à évoluer dans le couloir droit. J’avais également connu le côté gauche et l’axe médian, mais jamais, jusqu’à la seconde mi-temps de la deuxième journée du championnat face à YB, le poste de défenseur central. Ce nouveau rôle, au marquage d’un attaquant adverse, me plaît. De plus, il me permet de vivre une nouvelle expérience.
On a l’impression que vous vous êtes libéré en quittant le FC Sion?
En Valais, les joueurs en provenance de la Kadji Sports Academy, avions beaucoup de pression, difficile à canaliser en débarquant d’Afrique. Nous devions quotidiennement démontrer que notre présence n’était pas due à l’unique raison que le président se nommait Gilbert Kadji. Quelque part, nous évoluons dorénavant avec plus de sérénité. Preuve en est les buts d’Ojong à Delémont et les bonnes performances d’Ekobo avec Beauvais (D2 française).
Le Camerounais que vous êtes, habitué au français et à l’anglais, digère-t-il la langue allemande?
Pas encore… Je m’apprête à débuter des cours. Pour l’heure, ça ne représente pas un gros handicap. Au FC Thoune comme ailleurs, le football est un langage universel!
Ojong appelé en sélection du Cameroun. Ça donne des idées, non?
Bien sûr. Je rêve de rejoindre mes ex-coéquipiers à la KSA, notamment Eto’o (Majorque) et Djemba (Nantes). La convocation de Samuel démontre ses qualités, mais également que les instances dirigeantes du pays suivent le championnat de Suisse…
Sous contrat jusqu’en 2005, quels sont vos prochains objectifs?
À court terme, je veux tout mettre en œuvre pour que le FC Thoune trouve une place parmi les huit premiers. Ensuite, nous fixerons de nouveaux points de repère. Mon but quotidien est de progresser et d’apprendre. Si je dois partir avant le terme de mon contrat, ce sera pour rejoindre une formation aux ambitions encore plus élevées.