Le président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) l’a annoncé tout à l’heure lors d’un point de presse. Thérèse Pauline Manguelé, jusque-là chef de département des affaires sportives, a été nommé par intérim à ce poste. En même temps, il a décidé qu’il n’y aura pas de championnat ce week-end, comme l’ont déclaré les clubs. Il conditionne la reprise des championnats par la mutation des clubs en sociétés.
A l’origine de cette décision de limoger Francis Laïbé Wapi, lui-même présent et assis à côté du Général Pierre Semengue au cours de ce point de presse, le communiqué conjoint signé le 2 mai dernier par Adoum Garoua, le ministre des Sports, la Lfpc représentée par son secrétaire général et les clubs par Emile Onambelé Zibi, les présidents de l’Association des clubs d’Elite du Cameroun (Accec).
« J’ai suivi les résolutions de ce communiqué, comme tous les Camerounais. Le secrétaire général de la Lfpc n’avait aucun mandat pour signer ce communiqué en mes lieu et place. J’ai même appelé le ministre des Sports plusieurs fois ce jour-là, on m’a répondu que je n’étais pas attendu à cette réunion. C’est dire que j’ai vraiment été écarté dans cette affaire. Comme mon secrétaire général a posé une faute grave, je suis obligé de le révoquer de ses fonctions. Je nomme à sa place, par intérim, Madame Manguele ».
Le Général Pierre Semengue justifie sa décision d’arrêter les championnats, parce que, pour lui, il n’est pas question de faire jouer un semblant de championnat professionnel sans que les clubs ne soient transformés en sociétés comme l’exige la loi. « Pas de championnat professionnel avec des clubs amateurs. Je ne peux me rendre complice de la violation manifeste de la loi dûment interprétée par le premier président de la cour Suprême (…) je décide à mon tour de conditionner la reprise du championnat à la mutation en sociétés desdits clubs ou à tout le moins à la réaction officielle du gouvernement en faveur de ladite mutation, pour laquelle je plaide qu’aucun moratoire ne soit accordé aux clubs dont la mauvaise foi de la majorité d’entre eux est manifeste depuis le 2 avril 2013 ».
Le général Pierre Semengue s’est dit prêt à assumer ses décisions : « J’ai probablement courroucé la hiérarchie et je suis prêt à assumer », a-t-il confessé. « Je mesure la gravité d’une telle décision qui m’expose du reste à des sanctions de la tutelle pouvant aller jusqu’à la révocation. C’est un risque à prendre et j’en assumerai les conséquences le cas échéant. L’intérêt à préserver est plus important que ma modeste personne. Le contrôle de la Fifa doit intervenir en 2014 et je ne peux accepter que le Cameroun soit privé de la licence internationale, parce que certaines personnes pensent pouvoir torpiller les engagements internationaux et les lois de la République », a martelé le président de la Lfpc.
Antoine Tella à Yaoundé