Suite à la demande du Maroc pour un report de la CAN 2015, le président de l’Union Européenne de Football Association (UEFA) s’est fendu en défensseur du royaume chérifien, prétextant les ravages du virus Ebola. Une sortie maladroite qui lui a valu un recadrage immédiat de la Confédération Africaine de Football (CAF). Ci-après, l’intégralité de la mise au point.
Dans une déclaration télévisée diffusée dimanche 19 octobre 2014 dans la soirée, le président de l’Union Européenne de Football Association (UEFA), Michel Platini, a cru nécessaire de se prononcer sur la question du maintien ou non aux dates prévues de la Coupe d’Afrique des Nations de football Orange, Maroc 2015.
La question fait débat et occupe certes l’espace public depuis quelques jours avec la demande de report formulée par le Royaume du Maroc en évoquant l’épidémie à virus Ebola. Sur la question, nombre d’intervenants, parmi lesquels Monsieur Platini, font une référence permanente à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour justifier leur soutien à un report.
Ce, sans jamais citer une seule recommandation suggérant le report de toute compétition sportive sur le continent africain ou en dehors, dans d’autres pays ou des cas sont signalés, et émanant de cette Organisation avec laquelle la Confédération Africaine de Football est en contact permanent depuis le début de l’épidémie sur le continent.
En dehors des trois pays lourdement touchés par cette épidémie que sont la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia où l’OMS a clairement indiqué à la CAF qu’il fallait éviter les rassemblements de masse, la mesure pour l’instant ne vaut pour aucun autre pays du continent.
La Confédération Africaine de Football, sous le leadership de son président Issa Hayatou, a toujours favorisé la libre expression en son sein. Loin d’elle donc la prétention d’ôter à qui que ce soit la latitude de s’exprimer.
Mais il faudrait se garder de ce qui apparait en tout point de vue comme une ingérence, par un président de Confédération, dans des affaires qui concernent d’abord et avant tout l’Afrique et la CAF. Au nom du principe de non-ingérence qu’elle s’astreint à respecter, La Confédération Africaine de Football s’est gardée jusqu’ici de se prononcer sur quelque acte de gestion du football européen ou de tout autre continent.
Malgré les risques inhérents au conflit armé qui sévit en Ukraine, pays où un avion civil a été abattu faisant près de 300 morts, l’UEFA n’a pas jugé nécessaire d’exclure de ses compétitions les clubs ukrainiens ou de faire disputer les matchs dans un périmètre de sécurité en dehors de cette nation, au nom du principe de prudence perfidement évoqué dès lors qu’on parle de l’Afrique.
La CAF tient par la présente à réaffirmer qu’elle attache du prix au respect de sa souveraineté et n’entend laisser qui que ce soit interférer dans la gestion de ses affaires.