1. Le Stade militaire
L’année dernière, à la même période, lorsque qu’au Minjes on évoque pour la première fois la fermeture du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, la solution de rechange pour les clubs de D1 de la province du Centre semble tout trouvée : le stade militaire.
Comme cela avait déjà été le cas en 1981 quand, pour la première fois, on a parlé de regazonnage de l’aire de jeu du stade Ahmadou Ahidjo construit onze ans plus tôt pour accueillir la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations de 1972. Seulement, en décembre 2002, le stade militaire présente une piètre figure: le terrain est aux trois quarts en latérite, jonché de nids de poule et de gravillons, le quart restant étant recouvert de mauvaises herbes. La présence ici par le passé, d’une dizaine de guichets est évoquée par des tiges de bananiers. A côté des ruines de la tribune sommaire, poussent des tiges de maïs. Et dans les différents coins du stade, émergent des arbres fruitiers. La rouille a ravagé les poteaux de corner en fer. Les poteaux électriques, eux, sont situés à moins d’un mètre du bord de ce qu’on appelait abusivement la « pelouse »…
A l’occasion des derniers barrages et en vue de la désignation du représentant de la province du Centre au tournoi Inter-poules édition 2003, la Ligue provinciale du Centre de football avait aménagé le stade militaire : l’herbe avait été enlevée, la surface de jeu aplanie.
Les décombres de la tribune sommaire dégagés… Depuis quelques semaines, le spectacle est tout autre. La pelouse a une fois de plus, été terrassée et damée. Mercredi dernier, le géomètre du génie civil, Etaba Nkoa, rencontré sur les lieux, était en train de tracer l’aire de jeu dont les bordures ont été inclinées. Cela, « pour faciliter le drainage de l’eau en saison de pluie », déclare le technicien. Jusqu’à hier encore, les monticules de sable étaient déversés suivant un tracé. Ces tas de sable devraient être étalés à partir de ce matin. » Ce qui annonce la fin imminente des travaux sur l’aire de jeu » d’une surface de 110/64m, indique Christophe Moutassi, ingénieur de travaux du génie civil et conducteur des travaux au stade militaire.
Tel que stipulé par l’appel d’offres lancé par le Minjes, il est question de refaire l’aire de jeu du stade militaire : « faire un terrain sablé aux normes olympiques « , précise M. Moutassi, et le pourvoir d’une tribune » d’une capacité d’environ 2000 places assises « . Afin de relativiser les coûts des travaux, suggestion a été faite aux établissements Fondation Jn, exécuteur desdits travaux, de récupérer la tribune brinque-branlante du Boulevard de la Réunification et de la réimplanter dans l’enceinte du nouvel édifice.
D’après un tâcheron rencontré sur place, c’est ce volet du travail qui pourra retarder la livraison du stade militaire « car, il faut démonter d’abord l’ancienne tribune et venir la remonter ici ». D’après le conducteur des travaux, les murs vont être maintenus en l’état actuel, « sauf qu’il seront repeints ». Des blocs (deux) de toilettes publiques vont être aménagés derrière la tribune. Celles-ci sont collées au mur que longe la ruelle menant au lycée Leclerc. Les neuf guichets vont être également rénovés, de même que les cinq voies d’accès donnant au stade. Le projet de piste d’athlétisme a été annulé, car les bordures sud du terrain ne laissant pas assez d’espace pour un tracé de plusieurs couloirs. L’aménagement des caniveaux est achevé. D’après le directeur des Affaires générales du Minjes, Pierre Joseph Noungui « d’ici un mois, ce travail pourra être livré « . Tandis pour que M. Moutassi, c’est une affaire de » la fin de ce mois « . Il est question de moderniser les dortoirs et d’aménager des vestiaires. Plus tard. La nouvelle aire de jeu, selon les responsables du Minjes, devrait accueillir certaines rencontres du championnat de D1 et la plupart des matches de D2 et D3. Ce qui permettrait de décongestionner le stade Ahmadou Ahidjo.
2. L’Omnisports Ahmadou Ahidjo
Au stade Omnisports à Mfandena, les travaux ont été effectués à deux niveaux : la pelouse qui a été complètement refaite et la tribune A. En ce qui concerne cette dernière, les dalles, sur les deux côtés, s’étaient décollées. Les fissures étaient à ce propos visibles. Une dégradation accentuée par les pluies. Représentant ainsi un véritable danger pour les spectateurs. La peur était plus grande lors des grandes rencontres comme par exemple à l’occasion des matches d’exhibition des Lions indomptables au cours desquels le nombre de spectateurs allaient très souvent au-delà des 50.200 places prévues dans l’enceinte. C’est ainsi que lors de la dernière finale de la Coupe du Cameroun de football, les forces de l’ordre avaient isolé cette partie du stade qui menaçait à tout moment de s’écrouler sous le poids d’un nombre important de spectateurs. Un risque qui a rendu nécessaires les travaux effectués ici. De nouvelles dalles ont été coulées sur les anciennes : 19m de long sur 14m de large du côté droit et un peu plus large du côté gauche. L’étanchéité a été revue: les surfaces ont été colmatées avec du béton et recouvertes avec du mastic. L’heure est aujourd’hui aux finitions: « Il faut nettoyer, mettre tout propre pour la réception », indique un tâcheron. La tribune A sera ouverte au public lors de la prochaine finale de la Coupe du Cameroun de football. Rencontre qui devrait, en principe, marquer l’ouverture officielle du stade. Les risques sont désormais conjugués au passé. L’assurance est des techniciens du ministère des Travaux publics, qui auraient effectué des tests.
La pelouse du stade Ahmadou Ahidjo par laquelle les travaux avaient débuté est aujourd’hui achevée (Cf Mutations n°1044 du vendredi 5 décembre 2003). L’aire de jeu a été entièrement refaite avec la culture d’un nouveau gazon. En attendant la tenue (imminente) de la finale la Coupe du Cameroun, Soévecam qui, une fois de plus (après 1998), a effectué les travaux de réfection de la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo, assure l’entretien des jeunes plants. Lesquels seront compactés avec la terre en dessous » dès l’annonce de la date de la finale de la Coupe du Cameroun », déclare Pierre Joseph Noungui. Mais pour un tâcheron rencontré sur le lieu, « ce travail aurait dû être fait depuis. Il manque les moyens pour faire venir au stade une machine à damer « . C’est relativement à la même période, après que le terrain bosselé aura été compacté, qu’on va effectuer, pour la 6ème fois, la tonte de la pelouse. Plus tard, les responsables de la Jeunesse et des Sports souhaitent voire décongestionner cette enceinte qui souffre d’une utilisation abusive et du manque d’entretien. « Le stade Ahmadou Ahidjo sera réservé rien qu’aux matches internationaux et aux rencontres de prestige », affirme le Dag du Minjes.
3. Les annexes 1 et 2
Terrains des rencontres pour les matches de D2 et D3 du Centre, et même du championnat de football féminin, réceptacle des » 2-0 » du dimanche et autres tournois de football et rugby, les stades annexes 1 et 2 Ahmadou Ahidjo seront, sous peu, régis comme les stades omnisports de la République. Depuis quelques mois, ils ploient sous le poids des engins et les pas des techniciens en bâtiment. L’issue des travaux devra laisser la place à de véritables terrains de football. C’est ainsi que les terrains bosselés, poussiéreux ou boueux selon les saisons, vont céder le pas d’ici quelques semaines, aux aires de jeux réglementaires. Les établissements New Service, adjudicataire du marché, devront précisément refaire la pelouse du stade annexe numéro 1, l’engazonner et construire tout à côté du terrain, une tribune d’environ 300 places. Celle-ci sera élevée face au terrain, notamment du côté opposé à l’axe principal. Quant au stade annexe numéro 2, son aire de jeu sera également revue. Elle sera aplanie, puis ensablée. Une barrière sera élevée tout autour. Bref, soutient Sébastien Kouam Tamo, le chargé de liaison entre le conducteur de travaux et l’entrepreneur, » On nous a fourni des données, ce n’est que cela que nous sommes en train de matérialiser « .
Les caniveaux ont été tracés parallèlement aux terrains, aussi bien à l’annexe 1 qu’à l’annexe 2. Les premières couches de ciment sont en train de sécher. La surface de jeu de l’annexe 1 est en train d’être dimensionnée. Tout à côté de la barrière, des camions viennent déverser de l’engrais qui servira au repiquage du gazon. D’autres déversent plutôt du sable à l’intérieur de la clôture où les ouvriers s’affairent çà et là, à l’aide de pioches, brouettes… L’emplacement destiné à la tribune a été défini. Mais les travaux n’ont pas encore été engagés de ce côté.
Malgré le temps apparemment court imparti pour effectuer tous ces travaux, M. Kouam n’est nullement inquiet : » D’après le contrat, nous avons trois mois pour réaliser ce travail. Nous avons commencé le 10 novembre dernier. Ce qui est certain, nous allons respecter ce délai ». Reste plus qu’à attendre et voir quel ouvrage les établissements New Service vont livrer au Minjes. Une réserve que suggère l’aveu de Sébastien Kouam selon qui, la réhabilitation d’une infrastructure sportive » est une première expérience » pour sa structure pourtant spécialisée dans le bâtiment. Il reste cependant confiant quant à la qualité du travail qui sera fourni : » Nous avons une mission de contrôle qui passe le lundi et le vendredi afin d’apprécier ce que l’entreprise est en train de faire. Et jusqu’à présent, il n’y a pas de problèmes ».
Une enquête de Bertille M. Bikoun