Six (6) millions de dollars (environ 3 milliards de Fcfa) ont permis de dégager 23 hectares de forêt. Un financement de la Confédération africaine de football (Caf), aidée par la Fifa pour doter l’Afrique centrale d’un centre d’entraînement et de perfectionnement de haut niveau.
En marge des assises du bureau exécutif de la Confédération africaine de football qui se tiennent dans la capitale camerounaise, le président Issa Hayatou accompagné de ses collaborateurs au rang desquels le secrétaire général Mustapha Fahmy ont, le vendredi 16 mai 2008, effectué le déplacement de Mbankomo, une banlieue située à 25 km au sud de la ville, pour constater le déroulement des travaux de construction de l’académie sous régionale de football d’Afrique Centrale.
Le projet futuriste a quelque peu traîné le pas avant de sortir de terre, de magnifiques batisses, au delà des terrains de jeu qui feront, dans un délai maximum de soixante jours (60) jours, la fierté de la jeunesse camerounaise et de la sous région d’Afrique centrale… La réception des travaux mi-juillet 2008, sera en effet l’aboutissement de vingt (20) longs et pénibles mois d’intenses travaux d’une infrastructure des plus modernes.
Bâtie sur vingt-trois (23) hectares de terrain, au cœur d’une forêt équatoriale dense et verdoyante, soumis aux précipitations six à huit mois sur les douze de l’année, l’Académie de football de la Caf comprend, outre un bâtiment administratif abritant des bureaux, un hôtel de 20 chambres, des villas, un restaurant, une salle de gymnastique, une piscine de 25 mètres x 12 mètres sur 1m80 de profondeur.
On distingue en outre plusieurs salles de cours, un terrain multisports pour la pratique du volley-ball, handball et basket-ball, ainsi que deux terrains de football dont un en gazon naturel et le second avec une pelouse artificielle. Neuf (9) réservoirs de 12000 litres tirés d’un profond forage serviront à l’approvisionnement de l’Académie en eau potable, davantage en saison sèche. La fourniture en continue de l’énergie électrique est assurée par trois puissants générateurs…
Concrètement, « l’apport de la Fédération internationale de football association (Fifa) est d’environ 1,8 million de dollars. Le reste est sorti des caisses de la Confédération africaine de football. On aurait pu dépenser plus de 8 millions de dollars si le gouvernement camerounais n’avait exonéré le matériel de toutes les taxes de douane», explique Issa Hayatou.
Le 1er avril 2003, le Comité exécutif de la Caf réunit à Johannesburg en Afrique du Sud avait décidé de l’implantation de six académies respectivement au Sénégal, Ghana, Ethiopie, Tunisie et Zambie. Pour le cas de l’Afrique centrale, le Cameroun était finalement choisi au détriment des candidatures du Gabon et de la Guinée Equatoriale. Face aux lenteurs administratives, il avait fallu l’intervention de Issa Hayatou auprès de Peter Mafany Musonge, Premier ministre de l’époque, pour que le gouvernement accepte enfin de mettre le site de Mbankomo à la disposition de la Caf.
La Confédération africaine de football avait sollicité la viabilisation du site en y facilitant l’accès grâce au bitumage d’un tronçon de 3 km à partir de l’autoroute principale, la création d’une voirie, l’électrification, l’approvisionnement en eau potable et l’installation du téléphone. Le 2 juillet 203, la Caf a procédé à l’indemnisation des populations riveraines pour environ 15 millions Fcfa alloué à chacun des dix bénéficiaires. Le 20 décembre 2006, l’entreprise égyptienne Shorouk (créée en 1986 par l’ingénieur Osama Shiha), spécialisée dans le bâtiment, pouvait enfin démarrer les travaux.
L’objectif des académies de football créées par la Caf à travers l’Afrique, déclare Mustapha Fahmy, est «de parfaire la formation des experts de notre continent dans les aspects de notre sport roi ». Seront régulièrement menées dans ces institutions avec la participation des membres des pays de la sous région, des sessions de formation de la Caf sur l’administration, la médecine du sport, l’entraînement et l’arbitrage, le marketing, les nouvelles technologies… Les devises issues de l’organisation de ces différents évènements sportifs à caractère public ou privé, permettront à l’Académie de fonctionner en toute autonomie.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé