Emmanuel Bessong est né à Yaoundé, et est actuellement le jardinier du stade de l’En Avant Guingamp depuis 2014. Comme il l’explique, » après avoir été champion du Cameroun, j’ai joué comme professionnel en Indonésie, puis en Chine, en Corée du Sud, en Turquie, en Allemagne, et je suis arrivé en France. » Il tentera un dernier test avec Troyes, mais une blessure qu’il traîne depuis plusieurs années met définitivement fin à sa courte et intense carrière.
Ce Camerounais n’est pas assez connu des siens, même si, en 2016, il a fait l’objet d’un reportage dans le grand quotidien français l’Equipe, pour avoir été classé parmi les meilleurs jardiniers des gazons des stades de Ligue 1 française.
En effet, chaque année, la Fédération Française de Football, avec le soutien des experts, dresse le classement officiel des meilleurs gazons des stades de France. Et Emmanuel Bessong, en charge du gazon du stade de Guingamp a réussi à améliorer son classement, en le ramenant de la 19e à la 5e place. Un exploit qui serait un non-événement au Cameroun où certaines mentalités continuent de croire qu’il y a des sous métiers.
Par la suite, l’homme trouve un job dans une société privée qui décroche l’entretien de la pelouse du stade du Havre pendant six années. Une situation qui le réjouit, puisqu’il retrouve son « univers », mais dans un autre uniforme. » Je suis heureux de côtoyer les joueurs, le public, l’entraîneur, de sentir l’odeur de la pelouse« , dit-il.
Considéré par l’entraîneur Jocelyn Gourvennec comme un membre à part entière du staff guingampais, Bessong est le grand artisan de la remontée du club au classement officiel des pelouses de Ligue 1. Quatrième du championnat des Tribunes, l’En Avant Guingamp, grâce au travail professionnel de Emmanuel Bessong, s’adjuge le titre du championnat des pelouses de la saison 2017-2018 de Ligue 1 au classement final de la 38e journée. Le club breton récolte une moyenne de 18,6/20. L’EAG devance le Paris Saint-Germain (18,4/20) et les Girondins de Bordeaux (17,7/20). Le bonnet d’âne revient au Stade Malherbe de Caen, bon dernier de ce classement avec 13,3/20.
Mis à la disposition du club breton par la société Sparfel en 2014, Emmanuel Bessong sait faire preuve d’une grande patience pour bichonner le gazon du Roudourou. « On passe au minimum quatre heures par jour avec mon collègue sur le terrain. Il n’y a pas que la tonte, il faut sans cesse surveiller la souplesse et l’humidité du terrain », assure le jardinier, toujours à l’écoute des joueurs. » On ajuste aussi en fonction de leurs remarques« , déclare Emmanuel Bessong, très fier d’avoir terrassé l’ogre parisien.
« Je reste en contact du terrain, des joueurs, je peux suivre les matches comme je veux. C’est comme si j’étais encore dans le bain »
Démarrer la formation dès maintenant
Doit-on réfléchir longuement pour mettre la main sur un spécialiste de ce niveau ? Nous croyons qu’il faut profiter de la fin de saison française et faire appel à Emmanuel Bessong, pour commencer, dès le mois de Mai, la formation de ceux qui seront chargés de l’entretien des gazons de nos stades. D’abord une formation sur place au Cameroun, et la suite au stade de Guingamp où exerce avec bonheur ce Camerounais que le destin met à notre disposition.
Si cette formation n’est pas faite, nous courons le risque de voir dépérir ces beaux gazons que nous allons réceptionner avec joie. La responsabilité revient au nouveau Ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi qui devra prendre une décision forte concernant ce volet très important de la préservation en bon état du gazon de nos nouveaux stades.
Par Atangana Fouda, Journaliste