Il faudrait que la justice puisse mettre son nez dans les archives de la société ISL – si elles existent encore – pour que la lumière soit faite sur cette affaire qui pourrit le football à la veille du Mondial.
Lors d’une procédure judiciaire normale, les preuves indirectes réunies par les enquêteurs suffiraient à déférer Joseph Blatter devant un juge d’instruction, au minimum à titre de témoin. Seulement voilà: les structures du pouvoir sportif, vestige de l’époque des seigneurs omnipotents, lui permettent de louvoyer en évitant – pour l’instant – toute forme d’audition ou de confrontation. Cela n’est simplement plus admissible. Quand un dirigeant a rang de chef d’Etat, tant par son rayonnement politique qu’économique, il doit répondre de ses actes devant ses électeurs. On appelle ça la transparence d’un régime. De ce point de vue, à l’image du scandale de corruption qui éclaboussa le Comité international olympique (CIO) en 1999, l’éclatement du «fifagate» au grand jour ne peut qu’être salutaire, quelles que soient les conséquences pour celui ou ceux qui en portent la responsabilité. Il est temps que les roitelets du sport comprennent qu’ils ne vivent plus au Moyen Age.