Il était un secret de polichinelle que, le nouvel entraineur des Lions indomptables, avait deux grosses patates chaudes entre les mains pour implémenter sa méthode sur le banc de touche de la sélection dont il a hérité les rênes le 13 février 2016. On se languissait d’évaluer ses premiers pas en tant que sélectionneur, sur la double confrontation contre les Bafana Bafana d’Afrique du Sud le 26 mars dernier à Limbé (2-2), puis ce mardi 29 mars à Durban (0-0).
Le technicien belge a rendu deux copies aux résultats identiques, mais avec des démarches différentes. Il est resté fidèle à un système de jeu, le 4-3-3, avec lequel il a débuté à Limbé, en dépit de la grosse révolution opérée dans son onze de départ au match retour. Hugo Broos s’est payé le luxe d’une ablation de joueurs cadres dans tous les compartiments du jeu, au profit d’une jeune garde à l’appétit tout aussi aiguisé.
Si l’on comprend aisément que les uns et les autres, Mbia, Mandjeck, Ndy-Assembé…ont fait les frais de leurs contreperformances à l’aller, l’on peine cependant à comprendre pourquoi avec les rescapés alignés au retour, il a opté pour des permutations peu inopportunes et peu efficaces.
A titre d’illustration, Edgar Salli qui a débuté samedi dernier comme attaquant de couloir a été préféré mardi en posture de meneur de jeu, au détriment de Sébastien Siani qui s’était pourtant bien coltiné ce rôle à Limbé, et avait livré un match parfait. Le joueur d’Ostende a de fait, été ramené à la récupération, constituant la base de la pyramide du milieu avec Marvin Matip, défenseur central de prédilection, et quelques fois arrière-droit. En outre, Jacques Zoua positionné à gauche au match aller a été préféré à droite à son entrée à la place d’Anatole Abang.
Attaque tatillonne
Ce qui pose naturellement un problème d’animation offensive, l’un des soucis majeurs du jeu des Lions indomptables depuis Volker Finke. Si les expérimentations ont mieux fonctionné dans le compartiment défensif, notamment la paire Chedjou-Teikeu qui s’avère plus efficace que le tandem Nkoulou-Chedjou, il est encore à relever des tâtonnements dans le secteur offensif. Ici, Broos a expérimenté deux attaques différentes dans les deux matchs avec cinq joueurs, pour seulement deux buts marqués, qui plus est, par aucun de ces artificiers.
Dans l’ensemble, il a utilisé 21 joueurs, soit à peu près une équipe différente par match. Seuls Toko Ekambi, Jonathan Ngwen II, Sébastien Bassong et André Onana n’ont pas fait d’apparition dans les feuilles de matchs. La prochaine échéance et non des moindres, c’est la confrontation en amical entre les Bleus de France et les Lions indomptables. Broos sera à son troisième match international. L’occasion de continuer à tester des joueurs, ou alors s’appuiera-t-il simplement sur les bonnes notes de la double confrontation contre l’Afrique du Sud pour jouer en Ré majeur ? Le chantier lui est confié de toute façon et il en a l’entière responsabilité, avec obligations d’implanter des poutres solidifiées pour une bâtisse solide.
Armel Kenné