Autrefois traité de « looser » ou « d’illustre inconnu », on se gêne désormais pour affubler le sélectionneur des Lions Indomptables de quelques qualificatifs. Ses résultats avec la sélection nationale à cette CAN parlent pour lui. Et c’est cet entraîneur qui va conduire le Cameroun à sa septième finale de Coupe d’Afrique ce dimanche. Il en est clairement fier, comme tous ces Camerounais qui ont aimé le vomir dès son arrivée. Hugo Broos ne les a pas oubliés. Ce samedi en conférence de presse, il s’est lâché.
Qu’est-ce qui pourra constituer le force principale des Lions demain face à l’Egypte ?
Je crois que nous avons eu le temps de faire un bonne préparation. Nous avons un bon potentiel physique, c’est un bon point pour nous. Notre équipe est physiquement prête, mais ce n’est pas le seul avantage que nous avons. L’Egypte a une belle équipe qui joue bien. C’est un autre adversaire. Nous savons comment nous allons aborder ce match, dans le but de le remporter. Encore une fois, ne comptez pas sur moi pour dévoiler ma stratégie.
Après avoir été vilipendé et très critiqué pour vos choix, vous êtes aujourd’hui adoubé par tous. Comment avez-vous fait pour tenir jusque-là ?
Avant d’arriver au Cameroun, j’avais déjà mon projet dans la tête. J’avais déjà suivi des rumeurs à propos du Cameroun. Alors j’avais à choisir entre deux possibilités : faire comme les entraîneurs qui sont passés avant moi et être certain d’échouer et d’être démis faute de bons résultats ; ou faire ce qu’il y a dans ma tête et être démis en cas de mauvais résultat également. J’ai choisi la deuxième option en me disant que c’est mieux d’échouer avec ses propres idées, plutôt qu’avec celles des autres. Ç’a toujours été mon moteur depuis mon arrivée. Je fais à ma manière et je pense qu’aujourd’hui, ça me réussit.
Quel message adressez-vous à tous ceux-là, qui ont douté de vous pendant vos premiers mois à la tête des Lions Indomptables ?
Au début, il y avait beaucoup de propos blessants au sujet de ma personne. Ce n’était pas agréable. Je n’ai pas compris pourquoi on ne m’a pas donné ma chance. A chaque fois que je faisais quelque chose, on me critiquait. J’ai remarqué que les gens sont très impatients dans ce pays. Le Cameroun a toujours été le pays phare en Afrique. Les gens voulaient revoir cette grande équipe d’il y a quinze ans. Mais ça ne se fait pas en un jour. Parfois il faut un échec pour progresser. Puis, il y a eu cette affaire de joueurs cadres. Pour certains, c’était impossible que des joueurs cadres soient sur le banc de touche ou qu’ils ne soient pas convoqués. Chaque coach a besoin de résultat. Les gens ne croyaient pas en moi. Je pense que tout le monde a compris comment je travaille et ce que je veux atteindre comme objectif avec cette équipe. Les résultats sont là. Je pense que l’avenir sera différent. Je suis très content pour ces joueurs qui sont vraiment exemplaires. Pour eux, et seulement pour eux, j’espère que le Cameroun sera champion.
On voit bien que vous avez non seulement réussi à instaurer un certain état d’esprit, mais également une bonne communication avec et entre vos joueurs…
Je pense en effet que connaitre la langue est très important. Il faut savoir communiquer avec ses joueurs. Il faut connaitre leur dire quoi faire. Si tu le fais avec un traducteur à côté, tu n’as aucune garanti qu’il puisse traduire exactement ce que tu dis, de même que les sentiments que tu mets dans tes mots ne seront pas pareils. Au Cameroun, c’est le français et un peu l’anglais. Tous mes joueurs comprennent le français, c’est important et simple pour moi de communiquer avec eux.
Par Arthur Wandji, à Libreville