Ils sont marrants, les Japonais. A l’extérieur, ils sont lisses, aucun sentiment apparent. Mais capables, d’un seul coup, de s’enflammer pour Mboma, le Camerounais. Au pays du Soleil levant, la pop star, c’est lui ! Samedi, pour le match Cameroun-Irlande, Séoul s’affichait sans complexes. Préférence marquée au vert, celui des » Lions indomptables « .
Sur le terrain, c’était un tout petit peu compliqué. L’oeil a dû s’habituer au débardeur blanc sur tee-shirt noir des Camerounais, tenue exceptionnelle pour l’occasion, puisque l’Irlande s’habille aussi au vert. On a eu vite fait de comprendre Dès la 20e minute.. . pan ! But de Mboma. Et clameur de joie à Dakar. On a eu droit au » une/deux » traditionnel non, pas la passe mais le » jagueur, jagueur » qui ponctue le but marqué et qu’on ne se lasse pas d’admirer
Après, ce fut une autre affaire. Ils ont souffert, les Camerounais. Ils ont même, comme disent les spécialistes, raté une belle occasion de marquer une deuxième fois. Le commentateur, lui, n’a pas raté sa sortie « , ‘ ils ont un potentiel exceptionnel, mais ils ont du mal à gérer la durée. » Oui, bon, c’est vrai, en deuxième mi-temps, ils étaient un peu cuits. Ils payaient les à-peu-près de l’entraînement, les trimballements bus-avions pendant que leurs petits copains européens bénéficiaient, eux, d’une organisation bien huilée.
Ils n’en ont eu que plus de mérite. Ils ont égalisé face à une équipe qui a très bien joué. Un par tout, c’était un match juste.
Au fond, qu’est ce qui se dessine dans cette coupe du monde 2002 ? Mais la place de l’Afrique !
Longtemps, dans les grandes rencontres internationales, les Africains ont joué les figurants. Après un match d’exposition, retour au pays Qu’on se souvienne. En 1998, le Cameroun déboule au Mondial. Et créé la surprise. En France, on s’est égosillé à les supporter. On a eu envie, envie, qu’ils aillent jusqu’au bout. Raté ! Mais ils avaient déjà marqué un point : l’arrivée de l’Afrique dans la cour des Grands.
L’occident voit bien ce qui est entrain de se passer. Alors pour conjurer le sort, on discute encore sur » la gestion du temps « . Ben, oui, quoi le temps en Afrique, e n’est pas une mince affaire ! Mais ils apprennent les Africains. Vite. Avec cette joie de jouer, cette motivation énorme qui les fait gagner. Et sur les terrains verts, ses siècles d’humiliation sont au pied