Les championnats de football amateur du Cameroun sont menacés. Les clubs sont prêts à lancer dans les prochaines semaines, un mot d’ordre de boycot général, sur toute l’étendue du territoire national. L’une de leur principale revendication : la réhabilitation de ces dizaines de clubs amateurs suspendus par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) dans les régions du Littoral et de l’Extrême-Nord, depuis plusieurs mois.
C’est en tout cas l’un des points à l’ordre du jour de l’Assemblée générale extraordinaire qu’a tenu ce samedi, l’Association des clubs de football amateur (Acfac) à Yaoundé. «Il faudrait qu’on comprenne que dorénavant, la Fécafoot, c’est d’abord les clubs», a martelé Henri Claude Mballa Ongolo, président de cette Association.
Quel est l’objectif recherché, lorsque des clubs de football amateur décident de se mettre ensemble comme il est désormais le cas?
On n’a pas besoin de rappeler la situation dans laquelle se trouve notre football aujourd’hui. Et malgré toutes les thérapies qui ont été appliquées jusqu’ici, on se rend bien compte que nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Rendez-vous compte qu’une Association comme la nôtre a toujours été ignorée au moment des consultations et des prises de décisions dans notre football. Des gens se sont toujours opposés à la naissance de notre mouvement. Cette Association a pris le temps qu’elle a pris pour naître, mais aujourd’hui nous nous réjouissons de ce que nous pouvons, les dix régions réunies, nous concerter au sujet des questions relatives à l’organisation du football amateur. L’objectif étant d’aider notre football à sortir de la situation dans laquelle il se trouve.
La Fécafoot a suspendu de nombreux clubs suspendus d’activités dans les régions du Littoral et de l’Extrême-Nord, et certains de vos compères proposent de bloquer les championnats. Peut-on croire qu’une mesure soit prise ?
C’est plus qu’envisageable. Parce qu’il faudrait qu’on reste dans les objectifs consignés dans les textes de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football, Ndlr.). L’objectif primordial c’est d’assurer la promotion, le développement du football. Nous ne pensons pas qu’on peut le faire en excluant des clubs. Surtout quand on sait que tous ceux qui entretiennent les clubs aujourd’hui, font d’énormes sacrifices pour arriver à faire vivre notre football. Je crois que la récompense mérite d’être autre chose que l’exclusion. Au sortir de notre réunion, nous n’allons pas manquer de prendre des résolutions allant dans le sens de réhabiliter tous ces clubs qui ont été suspendus par la Fécafoot et leurs dirigeants.
Mais étant donné que la Fécafoot ne prend pas en considération même les décisions de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique, croyez-vous que ce sont vos résolutions qui seront prises en compte ?
Il faudrait que nous commencions à intégrer cela. Si un tel comportement s’est produit jusqu’ici, c’est parce que la Fédération se résume à ses dirigeants. Il faudrait qu’on comprenne que dorénavant, la Fécafoot, c’est d’abord les clubs. Et nous ne pensons pas que les dirigeants peuvent fonctionner, si les acteurs ne sont pas disposés. Nous ne sommes pas dans les meilleures dispositions quand nos membres qui nous soutiennent dans le travail que nous faisons, sont exclus.
Les clubs de l’Elite réclament un certain pourcentage des retombées de la Coupe du monde. Quand est-il des clubs amateurs ?
C’est logique et effectif. Nous sommes en droit de revendiquer ces retombées, étant donné que nous sommes actionnaires des activités de la Fédération camerounaise de football. Nous avons toujours été dupés au moment de la répartition de ces retombées, parce que nous n’avions pas encore cet outil qui peut nous permettre d’être une grande force de proposition. Nous allons l’utiliser, pour revendiquer non seulement ces retombées, mais aussi tout ce qui peut aller dans le sens d’améliorer les conditions de notre activité.
Les clubs de l’Elite réclament 30%. Vous à l’Acfac, combien comptez-vous revendiquer ?
Nous ne sommes pas encore dans les pourcentages. Nous allons nous concerter et nous verrons ce qu’il est raisonnable de revendiquer.
Par Arthur Wandji