Comme d’habitude, on a reparlé des primes au sein de l’équipe nationale du Cameroun au cours de ces dernières heures. Qualifiés pour les demi-finales de cette CAN 2017, les Lions réclament une augmentation de l’enveloppe, et menacent de boycotter les entraînements.
La tradition a été respectée. Comme d’habitude au sein de l’équipe nationale du Cameroun, la question des primes a été posée au cours de ces dernières heures. Après leur victoire (0-0, 4-5 tab) sur le Sénégal en quart de finale de cette 31e Coupe d’Afrique des nations (CAN) samedi dernier à Franceville, les Lions Indomptables n’ont pas seulement revendiqué leur prime de qualification en demi-finale. Ils réclament surtout une augmentation de l’enveloppe. De combien ? « C’est entre nous, les joueurs et les dirigeants (des sports camerounais, ndlr.) », tranchent certaines sources au sein de la tanière. D’après elles, il a été question de refuser les 3 000 000 Fcfa prévus pour leur accession en demi-finale.
La répartition qui fait problème
Selon en effet le communiqué publié par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) avant le coup d’envoi de cette CAN, il a été prévu qu’en cas d’accession en demi-finale, chaque joueur percevra la somme cumulée de 30 500 000 Fcfa. Soit 3 000 000 Fcfa de plus, sur les 27 500 000 Fcfa acquis après leur qualification pour les quarts de finale. Bien sûr, c’est sans compter la coupe imposée par les 11% de la taxe sur les revenus non imposables. En refaisant les calculs, chaque joueur a reçu en termes de primes de présence et de qualification, 15 500 000 Fcfa (- 11%). Après leur qualification pour les quarts de finale, ils ont perçu chacun, 12 000 000 Fcfa (- 11%). Et pour cette place en demi-finale, ils devront recevoir chacun, 3 000 000 Fcfa (- 11%). Autrement dit, plus ils avancent dans la compétition, moins ils gagnent de l’argent. Et c’est ça, le nœud du problème. « Comment comprendre qu’on nous donne 12 000 000 Fcfa pour une place en quart de finale, et 3 000 000 pour une place en demi-finale ? », s’interrogent certains d’entre eux.
Et si les Lions avaient tort ?
La réaction des joueurs de l’équipe nationale est logiquement jugée « anormale » dans le camp des instances des sports et du football camerounais. « Je crois quand même que les primes ont été validées et acceptées par tout le monde, avant le début de cette CAN. Je ne comprends pas qu’on veuille lancer un débat sur une potentielle hausse de ces primes », réagi un employé de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Pour lui, la bande à Benjamin Moukandjo a tort de faire de pareilles revendications, étant donné « qu’ils ont accepté ces primes au départ. Je pense qu’ils n’étaient pas eux-mêmes, très sûrs de pouvoir accéder en demi-finale ». Les joueurs – certains d’entre eux, dit-on – n’analysent pas la situation de la même manière en tout cas. Et même si le Cameroun engage beaucoup de moyens financiers dans la guerre contre la secte, Boko Haram et que le Fonds monétaire international a imposé un resserrement budgétaire, ces derniers menacent d’élever leur voix au point de boycotter les prochaines séances d’entraînement. Une fois encore, les yeux sont tournés vers Yaoundé.
Arthur Wandji, à Franceville