Querelles de primes, trafics d’influences, manœuvres de coulisses, chantages divers, chevauchement de compétences entre les Minjes et la Fécafoot. Décidément, le tableau de bord de la gestion administrative de l’équipe nationale de football apparaît bien surchargé et par conséquent difficile à lire. Ce qui aboutit logiquement à une gestion chaotique voire brouillonne de notre onze national.
Depuis la première participation des Lions Indomptables à une coupe du monde de football en 1982 jusqu’à leur cinquième présence en phase finale de cette compétition en 2002 en Corée-Japon, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. L’époque des Milla, Mbida, Abega, Nkono et autres où on gérait l’équipe nationale de manière familiale est bel et bien révolue : La quasi-totalité de nos stars évoluaient dans les clubs locaux et leur intégration à l’équipe nationale ne posait pas de problèmes particuliers.
Or, aujourd’hui le phénomène est inverse. Toutes nos stars sont de professionnels jouant à l’étranger. Certaines de ces stars sont même titulaires dans les plus grands clubs européens (Arsenal, Manchester United, Lens, Majorque etc). Ces joueurs évoluent dans un environnement professionnel où les conditions optimales sont réunies pour accroître leurs performances. Pourtant, une fois sollicité pour défendre les couleurs nationales, le joueur change de cadre. Il se retrouve aussi dans un système où l’organisation est approximative. C’est bien souvent le règne du flou et de l’improvisation. Les sempiternelles querelles autour des primes, de la sélection de tel joueur et pas de tel autre sont là pour le prouver. On a encore en mémoire, l’interminable voyage des Lions Indomptables pour le Japon, bloqués pendant des jours à Paris pour des problèmes de primes dus aux joueurs. Comment dans un tel environnement psychologique les joueurs peuvent-ils donner le meilleur d’eux-mêmes compte tenu de leurs immenses potentialités ? La crise des maillots de la récente CAN en Tunisie a montré à quel point il fallait que les choses soient une bonne fois pour toutes clarifiées. Que par exemple soit mise sur pied une plate-forme claire et des garde-fous appropriés pour une gestion moderne et efficace de l’équipe nationale. A ce sujet, la révision en profondeur des textes de la Fécafoot présenté par les pouvoirs publics constitue une chance idoine pour faire le toilettage nécessaire et repartir sur des bases plus saines. Le football camerounais, qui a atteint les plus hauts sommets au Monde a tout à y gagner. Il faut aller loin dans les innovations car le travail en cours à la Fécafoot ressemble bien à des états généraux du football qui ne disent pas leur nom.
WAFFO MONGO