A vingt-trois ans, le Camerounais Geremi Njitap, prêté par le Real Madrid à Middlesbrough, découvre un nouveau pays. Champion olympique, double vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations et de la ligue des champions, le milieu de terrain entend donner un nouveau souffle à sa carrière en Angleterre.
Geremi, vous avez été prêté pour une saison avec option d’achat à Middlesbrough par le Real Madrid. Considérez-vous cela comme une régression ?
J’avais noué des contacts avec des clubs plus huppés, tel Chelsea, mais l’opération n’avait pu se concrétiser. Mais Middlesbrough est une équipe ambitieuse, qui a envie de construire quelque chose. Je n’ai pas hésité une seconde. Le discours du coach m’a convaincu. En plus, je retrouve un compatriote (Joseph-Desire Job) et deux français (Franck Queudrue et Edouard Cisse), ce qui va faciliter mon intégration. Il y a là aussi Alen Boksic et Juninho Paulista. La premier League m’a toujours plu. C’est une expérience supplémentaire. Et puis, cela me permettra de découvrir mon cinquième Championnat, après ceux du Cameroun, du Paraguay, de Turquie et d Espagne. Pour l’instant je ne maîtrise pas l’anglais. Je sais juste dire bonjour et commander à manger ! Mais ça va venir et mon frère va m’aider à m’installer.
La saison dernière, vous vous êtes illustré en Ligue des champions, marquant notamment en quarts de finale devant le Bayern Munich. Pourquoi, donc, être parti ?
Parce que, depuis deux saisons, je ne joue pratiquement plus. J’en avais marre de cirer le banc. Je suis joueur professionnel et le plaisir avait disparu à force de m’entraîner sans partie à disputer le week-end. La situation était déplorable, la parole donnée a été bafouée. Je n’étais pas content et je m’en suis ouvert aux dirigeants. Je suis ambitieux, et Middlesbrough constitue une opportunité sérieuse pour rebondir.
Vous êtes un joueur polyvalent. Allez-vous évoluer en défense ou au milieu ?
Je suis à la disposition du coach. Il compte sur ma puissance physique et mon jeu lui convient. Après, à lui de décider.
La déception née de votre élimination prématurée au Mondial est-elle digérée ?
Absolument pas. Je suis frustré. C’était l’année ou jamais pour le Cameroun. Nous sommes arrivés en Asie épuisés, seulement six jours avant la compétition, après un périple en avion de quarante-deux heures où nous avions dormi sur le sol. Une honte, indigne d’une sélection qui joue le Mondial. Nous étions beaucoup moins frais que nos adversaires, nos corps ne répondaient pas. Heureusement, le Senegal a représenté lAfrique avec qualité. J’en suis fier et surtout pas jalaoux. Partout où nous allons, nous sommes les ambassadeurs de notre continent.
Vous êtes très copain avec Nicolas Anelka, connu au Real. Avez vous déjà repéré dans le calendrier la date de Middlesbrough-Manchester City ?
Pas encore. Nicolas, je l’ai encore vu il y a dix jours à Paris. On s’apprécie beaucoup. Je sais qu’il est heureux de continuer en Angleterre et qu’il espère briller. Tout comme moi.