L’aventure canadienne s’est arrêtée plus tôt qu’elle ne l’espérait. Auteure du premier triplé africain à une phase finale de Coupe du monde, Gaëlle Enganamouit est rentrée au Cameroun le cœur brisé. « Notre élimination m’a vraiment fait mal », regrette-t-elle. Peut-être que les Lionnes auraient passé les huitièmes de finale si elles avaient eu une meilleure préparation ? Son souhait en tout cas c’est que les autorités camerounaises s’occupent mieux des championnats féminins. « Parce qu’il y a du talent au pays », dit-elle. Entretien.
Vous avez l’air d’être dans les nuages, à quoi pensez-vous ?
Au Canada. Notre élimination m’a vraiment fait mal. Moi je partais pour gagner, traverser les huitièmes de finale de cette compétition. Je suis fière cependant parce que cette Coupe du monde nous a permis de beaucoup apprendre. Nous avons gagné en expérience, et j’espère que nous allons faire mieux lors des prochaines échéances. J’ai marqué trois buts, et nous avons atteint les huitièmes de finale. Pour un bilan, on a de quoi être satisfaites de nos performances. Surtout que c’est le fruit d’un long travail, on ne va pas s’arrêter là. Nous allons continuer à faire rêver l’Afrique et le Cameroun. Mais c’est une très grande joie de voir tout ce peuple qui est venu nous accueillir. Le voyage a été très long, mais ce n’est rien parce que nous voyons tous nos frères autour de nous, ça nous donne beaucoup de joie au cœur. Je suis très fière d’avoir représenté le Mbam d’où je suis originaire. Aujourd’hui c’est peut-être Enganamouit qu’on voit parce qu’elle a inscrit un triplé, mais je continue de dire que c’est toute l’équipe qui a fait ce travail.
Pour votre première participation, est-ce que vous pensiez pouvoir faire un tel résultat ?
Sincèrement nous avons toujours cru qu’il était possible pour nous de réaliser quelque chose de grand. Moi personnellement, je me suis dite en venant que je n’allais pas sortir de cette Coupe du monde bredouille. Je remercie le Seigneur de m’avoir permis de réaliser mes vœux.
Vos performances ont certainement attirer des managers autour de vous…
C’est vrai que j’ai d’abord mon manager à moi, mais maintenant vous-même vous pouvez imaginer tous les contacts qui m’ont approché durant cette Coupe du monde. Sauf que je ne suis pas très intéressée. Je suis avec mon manager.
Est-ce que vous pensez que les résultats que vous avez produit avec vos coéquipières à cette Coupe du monde peut avoir un impact sur le football féminin au Cameroun ?
Oui je l’espère de tout cœur. Beaucoup n’ont pas cru en nous, mais nous leur avons montré que nous sommes de vraies Lionnes. Nous implorons les autorités de mettre en place un meilleur championnat, parce qu’il y a du talent au pays. Il faut juste que les filles soient bien encadrées.
Par Arthur Wandji