Il y a quelques jours, il a annoncé sa candidature au poste de président de la ligue régionale de football de l’Ouest. Dans cet entretien, il pense avoir des compétentes et connaissances pour impulser une nouvelle dynamique au football dans la région de l’Ouest. En plus de ses motivations, il revient sur les priorités qui seront les siennes s’il est élu.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous porter candidature au poste de président de la Ligue régionale de football de l’Ouest ?
Les motivations sont nombreuses ; ces sont les présidents des 84 clubs amateurs de la région de l’Ouest qui m’ont sollicité pour que je dépose ma candidature à la Ligue régionale de football de l’Ouest. Ceci n’est pas un fait de hasard ; c’est parce que pendant plus de 17 ans, ils m’ont vu à l’épreuve. Comme autre motivation, j’ai le fait que j’aie fait mes preuves comme acteurs du football jeune, corpo et vétéran. Revenant au football jeune, j’ai commencé à la ligue départementale de football de la Mifi quand cette ligue comptait 6 équipes engagées au championnat des jeunes. En l’espace de 32 ans, j’ai pu porter ce nombre à 36 équipes. Ceci a été salué par le conseil de la Ligue départementale à l’époque. En reconnaissance, j’ai été porté vice-président de cette ligue. Poste que j’ai occupé entre 2005 et 2009. En 2010 après le décès d’Emmanuel Wembé qui était président, le conseil m’a plébiscité comme président parce que les membres de ce conseil se sont rendu compte que j’étais à tout faire dans cette ligue. A titre de rappel, la Ligue de la Mifi est la Ligue phare des 8 que compte la région de l’Ouest. La preuve sur les 18 clubs qui ont pris part au dernier championnat régional, 10 étaient issus de la Mifi. La plupart des équipes jeunes sont également de la Mifi. Notre manière d’organiser le championnat jeune poussait les équipes des autres départements à venir s’affilier dans la Mifi. Fort de tout ce que je viens d’énumérer, ces présidents de clubs ont pensé que j’avais le profil de l’emploi, que je pouvais présider aux destinées de cette ligue.
Peut-on avoir quelques maux qui minent le football dans la région de l’Ouest, auxquels vous comptez apporter des solutions ?
Les maux sont nombreux. Il y a d’abord un manque criard d’infrastructures. C’était d’ailleurs mon cheval de bataille quand j’étais à la Ligue département de football de la Mifi. Fort heureusement, nous avons l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 et l’Etat est entrain de mettre en place des infrastructures. Nous pensons que ça va palier à ce problème. L’autre mal qui est d’ailleurs déplorable est que les fils de l’Ouest ne regardent pas dans la même direction. On a parfois envie de penser que c’est une malédiction. Pourtant l’Ouest est le bastion du football au Cameroun. On n’a qu’à voir le nombre de clubs de cette région engagés dans le championnat professionnel (Elite One et Elite Two). Dans le football amateur, il faut voir l’organisation qui est faite au niveau des ligues départementales et régionales. C’est impressionnant. Mais il y a cet égocentrisme qui vient tout détruire. Si tous les acteurs du football à l’Ouest étaient solidaires, il n’y a aucun qu’ils brigueraient d’importants postes à la Fécafoot.
Etes-vous intéressé par le football féminin ?
Bien sûr ! Je suis d’ailleurs promoteur du football féminin. Pour ceux qui ne le savent pas, l’équipe Binam FC qui plusieurs fois a représenté l’Ouest aux instances supérieures appartient à mon épouse. Donc j’ai de l’amour pour le football féminin. D’ailleurs, pendant mon bref passage à ligue régionale comme vice-président, on est passé de 3 à 9 équipes au championnat régional. Si les choses se passent bien, nous allons continuer dans la même lancée pour promouvoir le football féminin et jeune.
Vous étiez dans l’exécutif conduit par Samuel Wembé, récemment déchu par le comité de normalisation. Le fait que vous présentiez votre candidature veut-il insinuer qu’il y a fracture entre Samuel Wembé et vous ?
Pas tout ! Il faut savoir que l’honorable Wembé a beaucoup apporté dans le football camerounais, particulièrement dans la région de l’Ouest. Lui-même a pensé que dans le contexte actuel, j’étais l’homme de la situation. Il a tenu ma main et m’a donné sa bénédiction. Donc il n’y a pas de problème entre nous.
Le fait que vous ayez été proche de Samuel Wembé pendant son demi-mandat ne peut-il pas être un handicap pour vous, vu que son bilan est loin d’être élogieux ? Pendant son bail, aucun club de la région de l’Ouest n’a pu accéder en Elite Two !
Pas du tout, il faut savoir une chose. Ce n’est pas à cause du président de la ligue qui était Samuel Wembé que les clubs ne sont pas montés en 2ème division nationale. Pendant les deux dernières années, l’Ouest a organisé les meilleurs championnats. Mais la mission de la Ligue régionale s’arrête dès lors qu’elle produit son champion qui devra prendre part aux interpoules. Et en ce moment, c’est la fédération qui prend le relai. La difficulté que nous avons cependant eue pendant ces deux ans est que les clubs qualifiés n’ont pas cru associer la Ligue régionale afin qu’ensemble, nous puissions l’accompagner aux interpoules. Je sais également que la Ligue régionale est en partie responsable des résultats de ses représentants aux interpoules. A l’avenir, nous serons plus regardant sur cet aspect des choses. En principe avec un championnat qui compte 18 clubs qui s’affrontent en aller-retour, on penser qu’ils ont suffisamment de matchs en jambe pour être compétitifs. Néanmoins, nous allons nous y atteler pour que les choses avancent.
Il y a deux ans, les interpoules se sont jouées à Bafoussam. Mais la loi du domicile n’a pas aidé le représentant de la région de l’Ouest. Comment avez vécu cet échec ?
C’est vrai il y a deux ans, c’est le stade omnisports de Kouekong qui a accueilli la nouvelle version des interpoules et AS Menoua, le représentant de l’Ouest n’a pas pu tirer son épingle du jeu. Je dois qu’il y a beaucoup de choses que je ne peux évoquer sur cette tribune. Mais je pense qu’on s’inspire toujours du passé pour préparer l’avenir.
Quels seront les grands axes de mandat si éventuellement, vous êtes porté à la tête de la ligue de football de l’Ouest ?
Dans un premier temps, il faut réconcilier la grande famille du football à l’Ouest. Il faut que nous puissions regarder ensemble dans la même direction. L’Ouest est devenu un champ de bataille où les personnes se tirent entre elles. Et dans ce contexte, il est difficile de travailler sereinement. C’est pourquoi que le chantier de la réconciliation est important. Il faudra par la suite travailler en étroite collaboration avec les équipes parce que ce sont elles sont le noyau du football. Sans les équipes, la ligue ne peut pas fonctionner. Donc il faut prendre en considération les difficultés et les propositions des équipes. C’est cela qui nous permettra d’améliorer les conditions de jeu. Il faudra aussi bâtir une étroite collaboration entre la fédération et les autorités administratives. Bref, nos projets sont nombreux. J’ai d’ailleurs préparé une feuille de route qui sera présenté en temps opportun.
Il y en a qui pensent que l’annonce de votre candidature est précipitée d’autant plus que les règles de jeu n’ont pas encore été définies par le comité de normalisation. Que répondez-vous ?
On ne se lève pas un beau matin pour inviter la presse pour faire une telle annonce sans au préalable consulter des gens. Ce n’est une pas une candidature personnelle, quelqu’un d’autre aurait pu le faire à ma place, mais j’ai choisi de le faire avec l’onction du groupe qui m’entoure et qui m’a dit que le moment est bien choisi pour le faire. Ils m’ont encouragé parce qu’ils savent que quels que soient les contours des textes, je peux être le meilleur choix pour la région de l’Ouest.
Entretien mené par Gaël Tadj