Le 28 juillet prochain, la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) élira son futur président. Franck Happi espère que ce sera lui. Le président du Conseil d’administration d’Union Sportive de Douala était face à la presse ce vendredi à Yaoundé, pour présenter son projet de développement du football camerounais. Pour lui, la Ligue doit être gérer par les clubs, et rien que les clubs.
Que deviendra Franck Happi s’il n’est pas élu au soir du 28 juillet prochain ?
Si je ne suis pas élu, je reprends mes fonctions de président de Union de Douala, et je continue mon travail avec plus de vigueur. Je suis candidat à cette élection parce que mes collègues m’ont demandé de porter un projet pour nous. Nous n’avons pas peur de cette élection. Parce que les patrons de la Ligue, ce sont les clubs. Rien ne sera plus comme avant après cette élection. Regardez comment la campagne a secoué Pierre Semengue. En un mois et demi il a vu plus de matchs qu’en 5 ans. Il a la pression. Et il aura encore plus de pression, si jamais il est élu au soir du 28 juillet.
On vous a entendu dire à ce propos que le candidat Pierre Semengue n’a pas encore présenté son bilan à l’ensemble de l’Assemblée. Quelles conséquences pour l’élection ?
Une élection c’est une fin de mandat. Si nous sommes élus au soir du 28 juillet, comment allons-nous travailler le lendemain ? Sur quelle base ? Il faut que les comptes soient consolidés, qu’ils aient été validés. Et c’est à partir de ça que le nouveau président va prendre fonction. Imaginons – comme nous le pensons – que nous allons être élus, où est-ce qu’on va retrouver le père Semengue ? Il ne sera plus à la Ligue. Qui va donc valider les comptes ? Le président sortant doit présenter ses comptes huit jours avant la tenue de l’élection, et les faire valider par l’Assemblée générale avant l’ouverture du scrutin. Nous n’avons pas encore reçu les comptes, et nous espérons toujours les recevoir avant l’Assemblée.
Est-ce à dire qu’on va vers un blocus ?
Non, nous n’avons pas intérêt à faire un blocus. Nous voulions que cette affaire se passe en fin de championnat. Le président sortant a insisté pour que ce soit en milieu de championnat, pour des raisons qui lui sont propres. Mais je puis vous rassurer que rien ne sera plus comme avant. C’est une affaire de clubs.
Etes-vous de l’avis de ceux qui disent que le politique est en train de s’impliquer dans ce processus électoral, en prenant fait et cause pour le candidat Pierre Semengue ?
Aucun politique, ni gouvernement n’a pris fait et cause pour Pierre Semengue. C’est du trafic d’influence. Le gouvernement n’a pas pris position dans cette élection. Ce sont des arguments de campagne. Le président Paul Biya demande que la démocratie soit installée et instaurée dans tous les milieux. C’est cette démocratie qui nous permet de nous exprimer aujourd’hui. Si le gouvernement avais pris fait et cause pour Semengue, on ne nous aurait pas permis de tenir notre conférence de presse ce jour. De même, il faut qu’on arrête de penser que les subventions de l’Etat sont attachées à un individu. L’Etat a décidé de subventionner le football, quel que soit celui qui dirige ce football. De plus, il faut reconnaitre que cet accompagnement de l’Etat est insuffisant ; il faut aller vers les entreprises privées, il faut une autre démarche. Ce n’est pas le rêve. Notre budget s’élève à 1 890 000 000 Fcfa. La Fédération camerounaise de football donne 410 000 000 Fcfa à la Ligue de football professionnel par an, a un budget de 1,2 milliards. Comment la Ligue (dirigée par Pierre Semengue, Ndlr.) qui reçoit des subventions de la Fédération peut espérer lever 50 milliards (200 milliards durant les 4 ans de mandat, Ndlr.), alors qu’elle est allaitée par la Fécafoot? C’est du rêve…
Propos recueillis par Arthur Wandji