Le vice président de la Fédération camerounaise de football et le directeur administratif des équipes nationales, étaient face aux journalistes ce vendredi 20 août 2010 à Yaoundé. Une conférence de presse organisée pour expliquer le processus ayant conduit à la désignation du nouveau staff technique des Lions indomptables.
«Soyez indulgents envers les joueurs. Le président de la République a reconnu, dans l’un de ses discours à la nation, que les Lions indomptables étaient une équipe en reconstruction». A ces propos de Francis Mveng, vice président à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), un journaliste pose une question embarrassante: «Le président de la République est-il devenu un entraîneur de football ?». Alors, le pharmacien sort de ses gongs. «Je ne permettrai pas qu’on parle du chef de l’Etat en ces termes. C’est le patron de l’entreprise Cameroun. Si les journalistes ont l’immunité du crachoir, ce n’est pas mon cas».
Malgré le rappelle à l’ordre de Junior Binyam, le chef de département communication de la Fecafoot, la tension monte encore d’un cran au premier étage d’un hôtel situé au Centre ville de Yaoundé où les discussions ont lieu depuis plus d’une heure et demie. Les débats sont houleux.
Pour la majorité des reporters, l’Espagnol Javier Clemente n’est pas l’homme de la situation pour trois raisons: son refus de résider au Cameroun, son manque d’expérience en Afrique. De plus, il serait raciste.
Le sang de Francis Mveng ne fait qu’un tour. Il se rapproche un peu plus du micro et déclare: «Un raciste ne peut pas venir entraîner une équipe de Nègres». Et un journaliste de lui rappeler que «l’argent n’a pas de couleur».
Le responsable de la Fecafoot rassure les sceptiques: «Tous les deux mois, Javier Clemente viendra au Cameroun pour quinze jours. Il passera le reste de son temps en Europe, où évoluent tous les joueurs camerounais. Pendant son absence, François Omam Biyik, l’entraîneur adjoint N°1 des Lions indomptables et le coordonnateur (qui sera nommé dans les prochains jours, ndlr) vont résider au Cameroun pour faire de la pré prospection des joueurs».
La priorité de la Fecafoot n’était pas le recrutement d’un entraîneur local. Au grand regret de Patrick Mboma, François Oman Biyick, Joseph Antoine Bell, Jean-Paul Akono et Jacques Songo’o… qui voulaient apporter une expertise locale. Une manière de prendre à défaut les citoyens qui pensent qu’il est temps de faire confiance à un Camerounais. Mais, les nationaux n’ont pas fait le poids face à Javier Clemente qui serait «un homme de forte personnalité, motivé, bon leader, fin stratège et aurait présente une vision et une philosophie de jeu cohérentes», dit Francis Mveng.
Les observateurs camerounais ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de cet Espagnol limogé par sept clubs depuis 2001, y compris la sélection de Serbie qu’il n’a pas pu qualifier pour l’Euro 2008. Le montant de son salaire reste un mystère. Le vice président de la Fecafoot refuse d’évoquer le sujet en affirmant que «le salaire de Javier Clemente fait partie des clauses de confidentialité».
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé
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– Clemente raciste ? À vous d’en juger