La sévère défaite des Lionnes indomptables du Cameroun face aux Bleues de France (0-4) en match amical vient rappeler l’énorme fossé qui sépare la sélection nationale des meilleures au monde. Il n’y a certes pas de honte à perdre contre une équipe qui occupe actuellement le 3ème rang mondial. Mais c’est la manière qu’il faut déplorer. Tout le long de cette rencontre, on a vu des Lionnes tactiquement en peine, timorées, fébriles, comme dépassées par le jeu et l’enjeu. La vitrine de notre football féminin n’a montré aucune volonté de bousculer la montagne française.
Choix hasardeux et football féminin
Des grossières lacunes sont apparues au plan physique, technique et tactique. Elles relancent la controverse sur les critères de sélection en équipe nationale. La mise à l’écart de certaines joueuses pétries d’expérience interrogent. Les errements constatés au milieu du terrain et en défense avec le mauvais positionnement et les sorties hasardeuses de la gardienne devraient interpeller certains choix de l’encadrement technique. En dehors de deux ou trois éléments, la sélection face à la France semblait expérimentale. La jeunesse à tout prix n’est pas toujours gage de succès lors des grandes rencontres.
A voir la prestation des Lionnes version Zabo, même face à des équipes africaines moyennes, on ne peut que regretter la sélection flamboyante qui faisait des bons résultats en Afrique et en Coupe du monde. Le rendement mitigé de l’actuelle génération interroge quant à sa capacité à relever les grands défis. Soyons clairs : le match amical en France n’était nullement une virée touristique. Le récent coup de gueule du président de la Fecafoot aurait pu s’adresser aussi aux Lionnes indomptables. Elles courent toujours après un premier trophée continental. Lorsqu’on porte le vert-rouge-jaune, il faut s’appliquer. Bientôt, elles s’envoleront pour la CAN 2022 au Maroc. Sont-elles vraiment prêtes ? Le football féminin du Cameroun est tout de même le deuxième du moment en Afrique au classement FIFA. Il doit savoir tenir son rang en toute circonstance.
Par Jean Marie Nzekoue éditorialiste