Les présidents de clubs réclament toujours la réhabilitation de Thérèse Pauline Manguélé comme secrétaire général de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC). Le patron de la LFPC qui l’a mise à la retraite s’étonne d’un tel intérêt, au point désormais de remettre en question l’intégrité des compétitions organisées et la gestion des finances de la Ligue. Un duel de dirigeants, auquel les footballeurs de Ligue 1et 2 au chômage depuis quatre mois assistent en malheureux spectateurs.
Convoqué à la suite de la mise à la retraite de l’ex secrétaire général de la Ligue de football professionnel du Cameroun, Pauline Thérèse Manguélé, le conseil d’administration tenu le 14 novembre 2018 à Yaoundé s’est terminé en queue de poisson. Chaque partie prenante tient ses raisons. Le communiqué du président de la LFPC rendu public deux jours plus tard explique que les travaux ont été suspendus sous le coup d’une bien curieuse prise d’intérêt pour le secrétaire général déchu. « L’objectif voilé à travers la tenue de ce Conseil d’administration était de rétablir l’ex-secrétaire général, voire déstabiliser le président de la LFPC (…) notamment pour le contrôle de l’administration de la Ligue, en charge des compétitions, et des questions financières. Toute chose ayant suscité une inquiétude sur l’intégrité de ces domaines de compétence dans la vie de la Ligue », accuse le général d’armées Pierre Semengue.
Des accusations que bottent vertement en touche les présidents de clubs. Sur les antennes de Magic FM, le 18 novembre dernier, Franck Happi président du Syndicats des clubs d’élite du Cameroun (Sycec), dément toute allégation selon laquelle les clubs organisent un front pour le retour de Pauline Manguélé. « _Les travaux du Conseil d’administration se sont arrêtés lorsqu’on a demandé au président de produire les comptes de gestion de la Ligue. Ce point précis avait été renvoyé au second jour de la session. Nous sommes arrivés et avons attendu le président durant toute la journée. D’où la publication d’un communiqué pour informer l’opinion que nous considérons que le Conseil d’administration ne s’est pas tenu. Et que les présidents engagent l’assemblée générale de la LFPC à prendre la pleine mesure de cette crise et d’en tirer toutes les conséquences nécessaires pour rétablir urgemment un climat serein_ », a expliqué le président de l’Union sportive de Douala.
A ce jour, un flou total règne sur l’avenir des championnats Ligue 1 et 2. Ni la date du Conseil d’administration, encore moins celle de l’assemblée générale, préalables à leur démarrage, ne sont connus. Voici quatre mois que les joueurs sont au chômage. Spectateurs malheureux d’un jeu de tir à la corde qui met en scène des hommes et des femmes (presque) au crépuscule de leur carrière . Visiblement plus préoccupés à faire valoir leur orgueil personnel. Tant pis pour les jeunes et leur métier !
Par: Christian Djimadeu, journaliste