On savait la déchirure profonde entre David Mayebi, ancien joueur et coach de l’Union de Douala et Iya Mohamed, le président de la fédération de football. Pourtant, c’est ce duo qui avait pris la charge du football camerounais après la chute en 1998 de l’ancienne équipe dirigeante après le scandale de la coupe du monde.
Il faut dire que la prise de position ferme du président du syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc) par rapport à la suspension de Samuel Eto’o au travers d’une correspondance a fini par sceller une relation qui était devenue embarrassante: » Je me permets très chaleureusement de vous apporter tout le soutien du Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc), à vous et à tous vos coéquipiers face au comportement irresponsable et irrespectueux de certains responsables en charge du football camerounais. Vous avez ainsi sauvegardé votre dignité, votre notabilité et l’honneur du Cameroun tout entier. Par le passé, vous avez toujours montré que votre patriotisme était inébranlable et inattaquable. Vivement que par votre dénonciation, les choses changent définitivement dans le mouvement sportif national dont tous les Camerounais attendent restructuration. »
David Mayébi se défend en clamant son rôle de syndicaliste, et le devoir qu’il a de soutenir ses adhérents: « Nous devons soutenir tous nos adhérents et nos membres. C’est pour ça qu’il fallait susciter l’intérêt des dirigeants du football à bien se pencher sur ce problème ».
Le problème est que David Mayebi faisait toujours partie du comité exécutif au moment où la grève des joueurs est survenue et lorsque la sanction de quinze matches a été infligée au capitaine des Lions Indomptables.
La fronde qu’il a imposée à la maison dont il faisait toujours partie n’a pas été apprécié par ses anciens amis. Et le comité exécutif a eu la main lourde pour ce travailleur acharné en le suspendant provisoirement, ainsi que sa structure l’AFC qui était affiliée à l’organisation internationale FIFPRO.
Cette suspension ne ralentira certainement pas l’homme de terrain qu’est David Mayebi, mais lui donnera certainement la liberté de mieux s’exprimer, étant dégagé de son devoir de reserve.
La suite s’avère donc palpitante.