Nommés le 8 septembre dernier pour normaliser la Fédération camerounaise de football, les émoluments de Dieudonné Happi et son équipe font jaser. Certains l’accusent de puiser des millions dans les caisses de l’instance qu’ils dirigent chaque mois. Camfoot a mené son enquête. Et la réalité est loin, très loin de ce qu’il se raconte dans les chaumières.
Il y a quelques jours, les réseaux sociaux s’enflammaient autour des émoluments du président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Ici et là, chacun croit savoir que Me Dieudonné Happi percevrait environ 12 000 dollars (6 634 495 francs CFA) mensuels. D’autres, jurent que cet argent proviendrait des caisses de l’instance qu’il dirige depuis le 8 septembre. Mais tout cela est loin de la réalité. Au moment de leur nomination en effet, il a été notifié par écrit à chaque membre du Comité, le montant de sa rémunération, lequel varie entre 5 000 dollars et 6 500 dollars. Ces sommes leur sont versées directement par la FIFA, et non par la Fécafoot. D’ailleurs à ce jour, « aucun membre du Comité de normalisation n’a encore perçu le moindre centime », apprend-on. Au contraire, d’après nos informations, Dieudonné Happi et son équipe « soutiennent la main sur le cœur, qu’ils considèrent leur mission comme un sacerdoce soutenu par leur patriotisme et leur ardent désir de servir d’exemple à leurs compatriotes ».
Fausses accusations
Alors que la polémique enfle sur une supposée affaire de « gabegie » entretenue par le normalisateur en chef, Camfoot a plutôt appris que les petites dépenses quotidiennes de la Fécafoot sont assurées depuis plus de deux mois par ses collaborateurs et lui. De plus assurent nos informateurs, toutes les dépenses en carburant, en frais d’hôtel ou de transports pour les membres résidant hors de Yaoundé sont entièrement supportées par Dieudonné Happi et son Comité. Plus impressionnant encore, nos sources affirment avec conviction que les seizièmes et huitièmes de finale de la Coupe du Cameroun ont pu avoir lieu grâce à une avance d’environ 11 millions de francs CFA provenant des deniers personnels du président de la normalisation, du fait que les comptes de la Fécafoot, logés dans certaines banques étaient bloqués.
« Les gens qui vilipendent la normalisation dans les réseaux sociaux sont au courant de tout cela. Mais ils n’en parlent pas. On sent bien qu’il y a une volonté de déstabiliser le Comité de normalisation pour le voir échouer, mais ça ne marchera pas », assure-t-on à Tsinga. Or, comme si cela ne suffisait pas, l’avocat est maintenant accusé de « tribalisme et d’anglophobie » alors que parmi les 15 membres choisis par son Comité pour faire partie du Comité d’organisation de la CAN 2019, 8 sont anglophones, tout comme Martins Etonge, le secrétaire général par intérim qu’il a recruté comme numéro 2 de la Fécafoot. « Le mode anonyme utilisé par ceux qui le vilipendent à travers des tracts, prouve que ces accusations proviennent de leur imagination fertiles, n’ayant pour seul but que de salir », s’insurge-t-on dans l’entourage de l’avocat, où l’on dit encore que : « M. Happi a abandonné son cabinet où Il percevait des revenus très largement supérieur à ce qu’il percevra durant son mandat à la normalisation ; il est l’avocat de plusieurs grandes compagnies et personnalités ; il a laissé sa famille à Douala… Pour tous ces sacrifices, nous pensons qu’il mérite un peu plus de respect ».
Arthur Wandji