Le secrétaire général de la Fécafoot est parti pour être élu à la présidence de l’instance, mais rien ne garantit qu’il ira jusqu’au bout de son mandat. Camfoot a appris que la présidence de la république aurait demandé aux différents belligérants d’aller aux élections. Une instruction qui a amené les contestataires d’hier à exiger un consensus au nom la sauvegarde des intérêts du football.
Un tour de force qui s’inscrit dans la logique du chaos. A la Primature, Alioum Alhadji a été imposé comme premier vice-président, de sorte qu’il puisse assurer l’intérim en cas de vacance. Dans le clan Tombi, des voix s’élèvent pour contester cet arrangement. De fait, le Nord, l’Extrême-Nord le Sud-Ouest et l’Ouest notamment sont prêts à faire front.
L’élection de Tombi à Roko à la présidence de la Fécafoot est menacée. Certains de ses lieutenants des régions du Nord, de l’Extrême-Nord, du Sud-Ouest et de l’Ouest sont prêts à faire front contre lui, s’il maintient ses engagements avec Louis Paul Motaze, le secrétaire général du Premier ministre, et la faction des contestataires. Au cours d’une réunion qui s’est tenue il y a une semaine dans les services de la Primature, il a été proposé (imposé) au secrétaire général de la Fécafoot, de dresser une liste dite consensuelle des 19 prochains membres du Comité exécutif de l’instance camerounaise. Celle-ci devra comporter 11 noms venant du clan Tombi à Roko, et 08 du clan opposé, plus celui du président de la Lfpc.
Selon les termes des tractations entre les différentes parties, c’est Tombi à Roko qui devra être le président, avec Alioum Alhadji comme premier vice-président. Or, c’est là que des protestations sont nées. Des voix se sont élevées chez les pro-Tombi qui contestent violemment la position d’Alioum Alhadji dans ce bureau. Surtout au poste de vice-président, qui à entendre certains, est un poste destiné à Boubakari Bello, le président sortant de la Ligue de l’Extrême-Nord (la région d’Alioum Alhadji, ndlr) . « C’est ce qui a été convenu depuis l’année dernière. Il n’a jamais été question qu’on change quoique ce soit dans notre liste. Et puis, sept intrus dans notre Comité alors qu’on était prêt à accepter seulement trois, c’est trop pour nous. Comment peut-il devenir premier vice-président alors qu’il n’est pas l’élu de sa région? », indique une source proche du dossier. La réalité, c’est que Tombi à Roko pourrait subir le même sort qu’Iya Mohammed peu après son élection, si elle se tient.
Le dilemme Alioum Alhadji
Dans ce cas, c’est Alioum Alhadji qui, en tant que premier vice-président devrait assurer l’intérim jusqu’à la prochaine Assemblée générale. Ce qui parait très dangereux pour le camp sortant. « Ils veulent faire subir à Tombi le même traitement qu’à Iya. Certains dans le gouvernement voudraient Alioum comme premier vice-président afin que celui-ci prenne les commandes après une probable arrestation. On aura perdu notre cheval de bataille et la Fécafoot en même temps qui, sera aux mains de cet opposant et traitre d’Alioum Alhadji », dit-on dans l’entourage du secrétaire général de la Fécafoot. Tombi à Roko serait pourtant au courant de cette stratégie. Mais il n’envisagerait pas de s’arrêter. Le Sg de la Fécafoot espère pouvoir compter sur ses soutiens politiques pour échapper aux griffes du Sérail. Mais il n’y a aucune garantie cependant. «Ses amis du gouvernement font tout pour le mettre en confiance ; qu’il n’a rien à se reprocher ; qu’il ne risque rien. Mais c’est pratiquement la même chose qui est arrivée à monsieur Iya Mohammed. Et on sait ce qui s’est passé après. Si Tombi ne peut pas refuser Alioum Alhadji comme premier vice, autant il se retire et nous choisissons un nouveau candidat. Parce que s’il persiste dans cette voie qu’il a choisit sans consulter son équipe, il pourrait se retrouver seul », prévient un autre. Ça ne sent pas bon du tout.
Arthur Wandji