Tic tac tic tac. L’aiguille trotte. Les minutes s’égrainent et le jour-j approche, vendredi 7 novembre 2014. Enfin, on y est déjà. Plus que quelques heures donc, et les carillons des élections dans les ligues régionales décentralisées vont retentir dans l’ensemble des dix régions du pays.
La pression monte, la tension aussi. L’Extrême-nord, le Nord, l’Adamaoua, le Centre, le Littoral, le Sud, l’Est, le Sud-ouest, le Nord-ouest et l’Ouest sont sur le pont du scrutin régional avec en toile de fond des jérémiades qui sont immédiatement nées au sortir des joutes départementales. Le nœud ? L’enregistrement des candidatures, confrontées à l’invalidation des listes de certains candidats dans certaines régions. L’Ouest, le Centre et le Littoral, trois grands bastions du développement du football camerounais sont sur le baudet et contestent déjà la portée des élections de demain.
D’abord le Centre avec la faction Luc Assamba, le président sortant de la ligue régionale dont le dossier de candidature a été refoulé par le Comité de normalisation agissant comme commission électorale. La liste constituée par ce dernier présentait selon la commission des membres dont la quasi-totalité n’avait pas qualité de délégué de la ligue départementale du Mfoundi, excepté Domingo Akoue Epie le président nouvellement élu dans ce département et Guy Jean Charles Bidias. Par conséquent, Luc Assamba ne pourra pas être candidat à sa propre succession, quoique soutenu par le «Mfoundi-fort» qui n’entend pas rester de marbre. D’ailleurs, cette coalition marque son «indignation du fait que cette décision va en contradiction avec tous les règlements et directives de la Fédération camerounaise de football liés au processus électoral, écrit Domingo Akoue Epie dans une correspondance adressée au Président du Comité de normalisation. Une telle décision, si elle venait à prospérer, serait de nature à discréditer la Fécafoot et à y légitimer le non-respect de l’esprit démocratique si cher à notre pays», vitupère-t-il, comme pour laisser poindre un boycott pendant le scrutin de vendredi.
Lequel boycott a été clairement proclamé par quelques acteurs du football dans la région de l’Ouest. Il s’agit de l’Association des présidents des clubs de D2 de l’ouest, solidaire du candidat recalé Joseph Feutcheu, président sortant de ladite ligue. Réunis mardi à Bafoussam, les quinze présidents de cette association ont réitéré leur soutien «indéfectible» à leur candidat qu’ils voudraient savoir retenu pour la compétition. Au cas contraire, «un éventuel mot d’ordre de boycott des élections et du championnat est en gestation. Résolus tous ensembles, que si la candidature de Joseph Feutcheu venait à ne pas être retenue, les présidents de clubs présents vont boycotter l’élection du 7 novembre 2014 et ne prendront pas part au championnat régional 2014/2015», proclament-ils dans un document signé des quinze présidents.
C’est le même son de cloche qui retentit dans le Littoral avec l’élimination de la liste du candidat Emmanuel Loga. Il est reproché à ce dernier de pactiser avec huit membres dont aucun n’est délégué dans les quatre départements de la région (Wouri, Sanaga Maritime, Nkam et Moungo). Ce que conteste évidemment Emmanuel Loga : «Sur un total de 29 clubs de la Ligue régionale du Littoral et de 12 délégués qui viennent des Ligues départementales. Seulement au niveau des clubs, j’ai en club acquis 20, plus deux délégués», fulmine-t-il, et d’ajouter : «Est-ce que cette élection aura lieu ? Je ne pense pas. Je ne vais pas entrer dans notre stratégie. Je confirme tout simplement que nous ne ferions pas de casses, nous sommes des citoyens d’un niveau élevé. Mais nous ne permettrons pas que les choses se passent comme elles sont entrain de se dérouler».
Ces différents bruits de bottes donnent à s’interroger sur l’atmosphère qui prélavera pendant ces élections. On y est presque de toute façon !
Armel Kenné