Ce 11 décembre marque le second anniversaire de l’accession de Samuel Eto’o à la présidence de la Fecafoot, Camfoot dresse le bilan à mi-chemin
Les images sont encore toutes fraîches dans les mémoires. Des scènes de liesse à l’annonce du résultat du scrutin à la présidence de la Fédération camerounaise de football. Partisans d’Eto’o, acteurs du football, footballeurs, tout ce beau monde était en extase.
L’objectif était clair, précis et concis : Redonner au football camerounais toute sa grandeur. Promesses de campagne, effets d’annonce, deux ans plus tard, la tour de Tsinga affiche le visage d’un énorme panier à crabes, entre suspensions arbitraires, procès interminables, violation des textes, règlements de compte et mauvais résultats sportifs, ces deux dernières années ont été parmi les plus tumultueuses à la Fecafoot. Tout ce tohu bohu porte un seul nom… Samuel Eto’o.
Samuel Eto’o, qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Le premier chantier de Samuel après le 11 décembre était de réconcilier les acteurs du football. Les démarches entreprises à ce sujet furent peu concluantes, les acteurs sont on ne peut plus divisés qu’avant. Des tendances sont nées, les Églisiens (partisans d’Eto’o) et les Hiboux (ceux considérés comme ses détracteurs).
Beaucoup de personnes ont été suspendues à la Fédération, sous des prétextes fallacieux. C’est le cas de Parfait Siki, qui a même fini derrière les barreaux, Guibaï Gatama, Neba Shu, Donald Ngameni, Henri Njalla Quan etc.
L’actuel président a même tenté de faire modifier les textes de la Fédération. S’il a réussi sur les conditions d’éligibilité, après sa condamnation en Espagne, il a eu moins de chance avec le mandat du président qu’il voulait faire passer de 4 ans à 7 ans.
Dans les tribunaux, la Fecafoot s’est aussi illustrée négativement. Plusieurs procès perdus et de l’argent gaspillé inutilement. Antonio Conceiçao, ancien sélectionneur des Lions indomptables s’en sort avec 1 milliard de Fcfa à cause d’un licenciement abusif d’Eto’o. Le Coq Sportif est en embuscade et devrait s’en sortir avec 7 milliards environ.
Dans les stades, le bilan n’est pas plus élogieux que ça. Éliminé au premier tour lors du mondial 2022. L’équipe féminine a tour à tour, échouée de se qualifier pour le mondial et pour la CAN. Une première dans l’histoire des Lionnes Indomptables. Les équipes jeunes n’ont pas eu plus de fortune que ça. Les U23 ont échoué aux portes de la CAN, les A’ éliminés en phase de poule du Chan. Les U17, champion en titre ont échoué à la CAN. L’équipe masculine senior malgré la qualification pour la CAN, affiche un bilan de victoires inquiétant sous l’ère Eto’o. Avec en prime une dégringolade au classement FIFA.
Exit Le Coq Sportif, In One All Sports. Un equipementier sorti de nulle part. Et dont le contrat était sensé rapporter un paquet d’argent et un bus flambant neuf au Cameroun. À date, aucune nouvelle du bus, encore moins de l’argent. Pour la saison 2023/2024, les clubs d’Elite One et Two ont débuté le championnat sans subventions. Rendus à la 11e journée, les clubs sont toujours dans l’ attente de cet argent. Les dérives sont nombreuses et les plaintes foisonnent. La CAF a même décidé d’ouvrir une enquête sur Samuel Eto’o.
Tout n’est pas si noir que ça
Dans cet îlot de négativisme, quelques éclats se démarquent tout de même. Les championnats d’Elite se jouent désormais sans interruption. Certains clubs s’arriment à la grille de salaire imposée par la Fédération et les joueurs en bénéficient.
Le public est de nouveau de retour dans les stades. Et les U20 ont remporté les jeux de la Francophonie récemment en RDC.
C’est donc deux ans de turbulences, deux ans de crise, deux ans de cris, de colère, de désespoir, de batailles. Pour ce premier mandat, Eto’o dispose encore de deux ans pour redresser la barque et finalement redonner au football camerounais toute la grandeur tant clamée.