Le Comité exécutif de la Fécafoot se fissure. Et ce n’est pas Samuel Eto’o qui dira le contraire. Le président de la Fécafoot a en effet profité de la session ordinaire de son bureau ce mercredi à Limbe, pour envoyer des messages aux membres de son équipe qui, semble-t-il, n’épousent plus les choix de « l’entraîneur » qu’il serait au sein de ce Comité exécutif. Morceaux choisis.
« Chacun veut à la fois dribbler, passer, marquer, être seul dans l’objectif de gagner. Faire le classement pour gagner le match qu’ils jouent eux-mêmes, bref, faire le contraire de ce que le football nous impose à savoir : jouer collectif.
Je vous assure que nous ne produirons aucun résultat significatif si chacun de nous n’apprend pas à jouer le rôle qui lui est confier. Nous devons défendre quand c’est nécessaire, applaudir le coéquipier marque, encourager le gardien qui prend un but, assumer et accepter les choix de l’entraîneur qui seul est responsable de la définition du système de jeu.
En tenant compte des joueurs à sa disposition, il peut arriver que les choix ne plaisent pas, qu’ils blessent l’orgueil de quelques-uns malheureusement. Opérer des choix douloureux fait partie de l’ADN de notre sport. Ceux qui connaissent la discipline que nous avons la prétention de diriger le savent ».
« Lorsque l’équipe nationale du Cameroun gagne, notre peuple est en joie. Lorsqu’elle perd, la déception qui traverse chacun de nous est la même (…)
Il ne vient à l’idée de personne de se poser la question de l’ethnie du buteur qui a procuré cette joie. Personne ne veut savoir de quelle région vient le joueur qui a manqué son tir au but. Il n’est donc pas concevable que des dirigeants du football camerounais, ceux-là même qui ont la responsabilité de porter les valeurs de cette discipline se livrent au jeu malsain de faire le tri des joueurs sur le critère de l’ethnie ou de la région.
Chaque région doit-elle revendiquer les siens parmi nos Lions ? A-t-elle le droit de s’approprier les exploits de Vincent Aboubakar ? Ma conviction est que chaque fille et chaque fils de ce pays, quel que soit son ethnie ou sa région est la sœur, le frère de Vincent Aboubakar. Nous avons le devoir moral de nous éloigner de ce jeu dangereux qui n’honore pas le football et ses valeurs.
Je n’ai pas l’intention de me laisser entrainer dans ce débat. Je compte assumer le mandat que les délégués m’ont accordé jusqu’au bout.
Vous comprenez la colère et la déception qui sont les miennes lorsque je constate que des personnes qui partagent cet espace au quotidien avec moi, choisissent la presse et les réseaux sociaux pour m’attaquer lâchement. A quoi sert-il de polluer la presse de ragots ? Il m’est difficile de résister à la tentation de me défendre par tous les moyens légaux pour rétablir mon honneur. J’espère ne pas devoir en arriver à ce point ; parce qu’une passe manquée ne fait pas de votre coéquipier un adversaire sur le terrain ».