Ce jeudi, les membres du Comité Exécutif de la Fécafoot se sont réunis pour traiter des affaires courantes du football camerounais. Plusieurs dossiers sont sur la table, dont celui de la normalisation de l’interim de Blaise Djounang comme Secrétaire Général. Ils auraient aussi pu tabler sur la restructuration du football jeune. La formation des entraineurs et le développement du football des U4 à U17. Mais un sujet plus important a ravi la vedette puisque cela s’est revelé le seul sujet à l’ordre du jour. Il est désormais clair que Samuel Eto’o a créé son parti politique
C’est que le 21 juin 2022, Samuel Eto’o Fils a été condamné par la justice espagnole à 22 mois de prison ferme. S’il a évité la prison, c’est par la peau des dents. Une disposition de la loi espagnole exempte de penitenciers des condamnés de moins de 24 mois. L’homme étant aussi Président de la Fecafoot, cette décision de justice a des répercussions sur ses fonctions. Et ce sont les statuts de l’instance qu’il dirige qui l’affirment.
Que disent les textes ?
L’article 47 donne les conditions qui permettent de constater la vacance à la tête de l’exécutif. L’alinéa 1 précise que le poste de Président sera considéré comme vacant en cas de décès, de démission, d’exclusion, ou si ledit Président se retrouve en situation d’incompatibilité ou d’inéligibilité en cours de mandat, ou encore si le Président ne participe pas sans justification à six (6) séances consécutives du Comité Exécutif.
L’expression majuscule de cet alinéa appliquée au cas Samuel Eto’o est la « situation d’incompatibilité ou d’inégibilité ». Et le même document nous permet d’apprécier ce que signifie cette expression. Reférons-nous à ‘article 36 ne souffre d’aucune ambiguité.
L’intitulé de l’article 36 est Conditions générales d’éligibilité. Le point c de son alinea 1 annonce que tout candidat au poste de membre du Comité Exécutif de la FECAFOOT doit « n’avoir pas été condamné à une peine définitive privative de liberté sans sursis supérieure à trois (03) mois.
Le point d ajoute et complète le point précédent. Tout candidat doit « n’avoir pas été condamné à une peine définitive privative de liberté assortie de sursis simple ou avec probation supérieure à six (06) mois.
Les textes sont limpides et se doivent, dans un État de droit d’être appliqués tels quels.
Samuel Eto’o a créé son parti politique
Le Comité Exécutif de la Fécafoot reconnait tels que le prévoient les textes, que c’est à lui de constater la vacance du pouvoir. Et il avait 30 jours après la décision de justice pour agir. Le même article 47, alinéa 2, indique que le Comité Exécutif doit constater la vacance du pouvoir et convoquer une AG extraordinaire.
C’est le pas que Celine Eko et ses pairs ont refusé de franchir. Ceux qui ont été élus pour faire respecter les textes ont décidé de soutenir un président délinquant, un prisonnier.
La réunion du Conseil Exécutif qui devait constater la vacance a plutôt débouché sur une motion de soutien ambitieuse.
« Les 16 membres du Comité exécutif réunis ce jour accordent leur totale confiance au président Samuel Eto’o dans la mise en œuvre des projets qui ont permis de changer radicalement le monde du football en 07 mois seulement », indique le communiqué.
On se croirait dans la politique américaine et les hyperboles de Donald Trump. Pour un membre du gouvernement camerounais stupéfait de la tournure des événements, Samuel Eto’o a créé son parti politique. D’ailleurs, n’a t-il pas copié le slogan de Donald Trump « Make America Great Again » ? On sait que Trump a fini par provoquer l’invasion et la destruction du Capitole. Quel est l’objectif de Samuel Eto’o ? la destruction du Palais de l’Unité ?