La sentence du Tribunal Arbitral du Sport, rendu dans le cadre des affaires Essomba-Eyenga et Abdouraman Hamadou contre Fecafoot renvoie les acteurs dans le vestiaire. Joseph Owona, président du Comité de normalisation de la Fécafoot : «Le TAS a jugé bon, l’appel de la Fécafoot a été rejeté.
Les sentences de la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun (CNOSC) en date du 30 octobre 2014 sont confirmées. En fait, ces sentences annulaient les résolutions de l’Assemblée générale que nous avions convoquée. Et je voudrais dire que nous l’avons convoqué après avoir consulté la Fifa, dans une lettre que je lui ai faite le 29 juillet 2014 où je demandais à la Fifa : quelle est l’Assemblée générale compétente ?».
Mais que s’est-il réellement passé ? Pourquoi sommes-nous arrivés à l’imbroglio ? Abdouraman Hamadou : «Pour nous, l’article 78 des statuts nouveaux de la Fécafoot, viole les dispositions de l’article 44 de la loi du organise le fonctionnement du sport au Cameroun. L’Assemblée qui a été convoquée pour adopter ces textes là le 23 août 2014, est une assemblée qui est illégitime, parce que les membres qui l’ont constituée avaient vu leur mandat annulé dans le cadre du processus électoral organisé en 2013… L’urgence était que le Comité de normalisation avait programmé les élections pour le 25 février 2015. Et on avait préalablement introduit une demande auprès du TAS pour qu’il rende sa décision, au moins le dispositif, avant le 25 février pour que tout le monde soit quitte et qu’il n’y ait pas d’incident».
Que reste-t-il donc de ce contentieux ? Antoine Depadou Essomba Eyenga : «Moi je suis arbitre au tribunal. Là je ne parle plus en tant que partie. Le dernier recours, c’est le TAS. On a commencé à la Chambre de conciliation, et maintenant, on est allés à la dernière Chambre. La fédération elle-même est allée au TAS, ça veut dire qu’elle s’est engagée à faire liquider le dossier au TAS. La fédération n’a plus aucun recours. Tout ce qui a été fait est nul et non avenu. Les élections, de la base jusqu’au sommet, les textes… Maintenant, nous nous reférons à notre gouvernement qui va voir comment gérer cette affaire, avec nous, et pas contre nous. C’est nous qui avons gagné. Notre attente, c’est la publication de la sentence. Depuis le 30 octobre 2014, je demande 100 000 Francs Cfa de non action de la Fécafoot. On va les actionner. De toute façon, personne ne m’empêchera de le faire. Nous avons claqué la porte en didant qu’on ne peut pas accepter les dérives de la fédération qui croit qu’elle est un état dans un état. C’est notre bagarre. C’est que, nous n’acceptons pas que la fédération continue de croire qu’elle est un état dans un état. La fédération, c’est une association dans un pays. Et aujourd’hui, ils ne parlent que de la Fifa. Demain, vous verrez les gens de l’Assemblée de 2009 être responsables».
Abdouraman Hamadou : «Pour nous, le Comité de normalisation dans sa composition actuelle n’est pas qualifiée. S’ils n’ont pas démissionné jusqu’à présent, je pense qu’ils doivent être démissionnés».
Les précisions du Pr Joseph Owona : «A notre avis, et du point de vue de la Fécafoot, le fonctionnement de la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du CNOSC reste un problème, parce que ce tribunal – c’est devenu vraiment un tribunal – , ne fonctionne pas comme une Chambre d’Arbitrage. Autant, quand on a fait du droit, on sait que l’Arbitrage, c’est le choix des arbitres, et c’est l’application des règles qui sont celles de la fédération, sans compter les autres règles que nous avons extirpées, d’épuisement des voies de recours internes».
Affaire à suivre donc jusqu’au 20 mars, delai de la prorogation supplémentaire que la Fifa vient d’accorder au Comité de normalisation.
Samuel Biyong