Derrière la mine sereine qu’affiche Tombi A Roko Sidiki, se cache une grande inquiétude. Le patron actuel de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) n’est pas certain de terminer la première année de son mandat à la tête de l’instance qu’il dirige depuis le 28 septembre 2015. S’il a été adoubé jusqu’ici par le ministre des Sports et de l’éducation physique, reste que son avenir se joue désormais sur le terrain du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne.
Et il sait que ses chances de « gagner » face à Abdouraman et Cie sont très minces.
Les collaborateurs de Tombi A Roko Sidiki ne sont pas doués pour cacher leur crainte. Depuis qu’Abdouraman Hamadou, Joseph Antoine Bell et Emmanuel Loga ont introduit un recours en annulation de l’ensemble du dernier processus électoral de la Fécafoot, la psychose règne…en silence dans les bureaux du siège de Tsinga. « La situation nous échappe grandement. Nous sommes dans une position très compliquée. Il y a au moins 90% de chance de voir le TAS annuler les dernières élections. On ne dort plus depuis que les Abdouraman sont montés à Lausanne. L’heure est grave », confie sous cape, un lieutenant de Tombi A Roko. Le recours d’Abdouraman et compagnie s’appuie en effet sur les sentences rendues par la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun le 1er octobre 2015 constatant d’abord l’illégalité des Statuts de la Fécafoot, et celle du 12 novembre de la même année, annulant ensuite l’ensemble du processus électoral organisé par Joseph Owona et ses collaborateurs de l’ex Comité de normalisation. « Ça parait évident que le TAS ira dans le sens de la Chambre de conciliation et d’arbitrage. On ne peut pas faire la magie. J’ai peur, parce qu’une fin certaine nous guette », ajoute un autre proche de l’ex secrétaire général de l’instance du football camerounais.
Me. Memong refoulé au TAS ?
Les feux seraient donc au vert pour une annulation certaine des dernières élections à la Fécafoot, et l’échec avéré du gouvernement camerounais dans ce qu’on a appelé : « le bureau du consensus ». Car selon des sources introduites, Me. Philippe Memong, avocat de la Fécafoot aurait récemment reçu une fin de non-recevoir à Lausanne, où il espérait rencontrer les juges du TAS à l’effet d’anticiper sur la défense de l’institution qui le paie. « Au TAS, Me. Memong a été refoulé parce que M. John Ndeh, en sa qualité de premier vice-président du Comité exécutif élu en 2009 avait déjà écrit à l’institution de Lausanne pour la signifier qu’il est le seul habileté à représenter la Fécafoot », indique notre informateur qui ajoute que Tombi A Roko se serait rendu à Lausanne mardi soir afin de rattraper le tir. Aucune information ne filtre cependant autour de cette « visite inopinée ». Pour l’heure, certaines pistes laissent penser que ce serait le calme avant la tempête.
Muna Belinga