Les semaines qui ont suivi les élections reportées de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) ont été très rudes pour les candidats au poste de président de ladite fédération. L’un des deux challengers de Iya Mohamed, Nguini Effa, n’y est pas allé de main morte. La principale difficulté pour Jean Baptiste Nguini Effa et Vincent Onana, l’autre candidat, étant la constitution de leurs listes.
Selon les textes de la Fecafoot, pour qu’une liste soit validée, il faudrait qu’elle comprenne un nombre déterminé de délégués issus des dix ligues provinciales que compte le pays. Dans ce registre, il est devenu quasiment impossible pour certains candidats d’obtenir des délégués dans une partie du pays. Les trois provinces du septentrion, l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême Nord, ont toutes décidé de s’aligner derrière Iya Mohamed.
Pour réussir à contrer cet obstacle, le directeur général de la Société camerounaise de dépôt pétroliers (Scdp), s’est appuyé sur quelques amis originaires du septentrion. En tête de ce dispositif se trouve en bonne place, Malloum Bra, Chef du dépôt pétrolier de Garoua. Ce dernier est secondé par un certain Bayero alias » monsieur le maire « . Ancien élu municipal de Bibémi, arrondisement d’origine d’Iya Mohamed, où il a occupé le poste d’adjoint au maire. M. Bayero est actuellement en service à la représentation régionale de TotalFinaElf pour le Grand Nord.
Dans le milieu de l’intelligentsia locale, il est parmi ceux qu’on qualifie de » bien introduit « . Ce tandem de » pétroliers » est soutenu par un véritable » brain-trust » composé essentiellement d’amis et connaissances. Maroua, Ngaoundéré et surtout Garoua ont été visités à tour de rôle dans une campagne de porte à porte, dans la plus grande discrétion. Après une réunion de » mise au point » organisée par le clan à Iya, aucun délégué ne voudrait être désigné comme » traître « , qualificatif qui se traduirait par une mise en quarantaine d’office du coupable. Mais, selon des sources bien informées, l’équipe de campagne de Jean Baptiste Nguini Effa a des » arguments » solides. Un chapelet de promesses est servi à qui veut l’entendre : le poste de 1ère vice-président, le secrétariat général, la trésorerie adjoint sans compter les postes de présidents dans les différentes commissions. Selon les mêmes sources, quelques délégués auraient promis de revoir leur position. D’autres ont donné leur accord. La tâche s’est révélée une » mission impossible » plutôt à Garoua où aucun délégué n’a pris sur lui le risque de se désolidariser du groupe.
Abdelnasser Garboa, Mutations