Si la bataille Fecafoot -Minsep est restée épistolaire depuis le début, elle a bien failli devenir physique ce jour.
On est pas passé loin d’une rixe ce mardi matin à l’immeuble-siège de la fédération camerounaise de football. Les principaux protagonistes, Samuel Eto’o président de la Fecafoot, Cyrille Tollo conseiller technique N•2 au Minsep et Marc Brys le sélectionneur des lions indomptables.
Le ton est monté ce matin à la Fecafoot, la condescendance était au rendez-vous et on a frôlé l’insulte et l’affrontement physique.
Tout est parti de cette convocation de Marc Brys au siège de la fédération ce mardi. Le Belge y a débarqué tambour battant avec tout le staff nommé par le ministre des Sports. Dans cette suite rutilante, Cyrille Tollo, conseiller technique au Minsep.
La porte va leur être fermée. Seul Brys et Mununga son assistant ont le quitus d’entrée. Le ton monte une première fois. Samuel Eto’o calme le jeu et tout ce beau monde est admis à l’intérieur de la forteresse de Tsinga.
Le représentant du Minsep est clair et péremptoire là dessus. Il a une instruction du ministre et doit assister à cette réunion de travail.
Samuel Eto’o réputé colérique et incontrôlable, s’enflamme. Ici à Tsinga, il n’est pas question de lui dicter une ligne de conduite :
« Ici c’est mon lieu de travail, je suis le patron ici. Quand je viens au ministère je vous respecte, ici vous n’avez pas parole. Vous ne pouvez pas et c’est la dernière fois. »
Samuel Eto’o à Cyrille Tollo
Choqué par ce discours, Cyrille Tollo a ordonné à Marc Brys et au reste du staff de s’en aller. En voulant s’exécuter, le Belge a été pris à partie par Samuel Eto’o. L’échange est tout simplement lunaire :
« S.E : Monsieur le sélectionneur soit vous restez…ne me touchez pas comme ça monsieur. Non non je suis le président monsieur. Vous êtes sélectionneur parce que je vous ai nommé pas parce que quelqu’un d’autre vous a nommé. Vous avez fait beaucoup de manquements et je vous prie de rester dans cette réunion parce que si vous ne restez pas je suis obligé d’interroger mon comité exécutif.
M.B : Ça fait deux mois que je suis là vous étiez où ? C’est moi qui décide à la fin.
S.E : Faites le monsieur le sélectionneur c’est moi qui l’assume, c’est moi le président de la Fédération. Et ne me parlez pas comme ça monsieur le sélectionneur. Dans votre pays je ne le fais pas. N’oubliez pas qu’en tant que footballeur vous ne pouviez jamais me parler. Donc maintenant je suis président vous ne me parlez pas comme ça. […] Mais vous vous croyez dans quel pays ? Vous croyez que je peux faire ça en Belgique?
MB : Je suis le sélectionneur, vous n’êtes pas sélectionneur.
SE : j’ai été sélectionneur
MB : oui pendant 3 semaines
SE : oui et j’ai été un très très grand joueur. Et si vous traversez cette porte vous ne reviendrez plus jamais. »
Échanges entre Samuel Eto’o et Marc Brys
De tels échanges entre le président de la fédération et le sélectionneur, on sort carrément de l’ordinaire. D’ailleurs dans les réseaux sociaux, le Cameroun a adopté le pseudo de « Continent » rien n’est plus normal dans ce pays.
Ces échanges sont à l’image du football camerounais, qui, sur les stades ne se porte pas mieux. 11 jours nous séparent de la rencontre face au Cap-Vert. Plus que jamais, le doute plane sur l’effectivité de la tenue de cette rencontre. Cyrille Tollo quant à lui est resté ferme sur les positions du Minsep :
« Nous avons un message à faire passer et je le fais ici à la Fecafoot. Il n’ya qu’un seul staff qui existe à la tête des lions indomptables. C’est le staff de Monsieur Brys et de ses collaborateurs nommés par le chef de l’Etat. Il n’y a pas un autre et il y’en aura pas un autre. Il faut que le message soit clair ! »
Cyrille Tollo à la presse