Malgré la demande de suspension du processus par le ministre des Sports et de l’éducation physique, la Fédération camerounaise de football poursuit ses opérations électorales comme prévue.
Iya Mohammed n’est décidément pas un homme facile à intimider. Seul ou presque, contre tous, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) réussit jusqu’à présent à tirer son épingle du jeu.
Malgré les instructions du ministre des Sports et de l’éducation physique qui a demandé à la Fécafoot de sursoir momentanément à l’exécution de son calendrier, les opérations électorales se déroulent pourtant dans les Ligues départementales de football, comme prévue par la Fédération. Selon des informations puisées à bonnes sources, elles se sont déjà tenues dans plusieurs Ligues, notamment celles des départements du Djérem ; Mayo-Banyo ; Mémé ; Dja Elobo ; Nyong Esso ; Mayo-Sanaga ; Mfoundi ; Koupé-Manenguba etc. « Des élections se sont déroulées comme prévue dans le calendrier électoral. Et nous poursuivons le processus de jour en jour, toujours suivant le calendrier », confie Junior Binyam, chef département communication de la Fécafoot.
Du coup, le « bras de fer » entre la Fédération camerounaise de football et le ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) pourrait prendre une autre tournure. Plus les jours passent, plus, chacune des deux parties élabore de nouvelles stratégie. Côté Minsep, de nouvelles dispositions ont été prises pour mettre définitivement un terme à la résistance de la Fécafoot. D’après certaines sources, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), aurait rejoint le camp du ministre des Sports. René Emmanuel Sadi aurait ordonné à tous les préfets des différents départements des différentes régions du Cameroun, de n’autoriser aucune assise organisée par la Fécafoot dans leurs collectivités respectives, jusqu’à nouvel ordre. L’instruction est appliquée en partie, dans certains départements.
« Il y a des départements où nous avons rencontré de la résistance de la part des autorités territoriales, qui, à chaque fois, ne nous ont présenté aucun document signé, nous interdisant de tenir nos assises. Toutefois, nous ne pouvons pas faire la force avec des préfets ou même la police », poursuit Junior Binyam.
En rappel, la situation conflictuelle qui prévaut actuellement entre le deux Instances est née d’une ordonnance du patron des sports, non appliquée par le patron du football camerounais. Dans sa lettre signée le 26 mars dernier, Adoum Garoua ordonnait à la Fécafoot de surseoir à l’exécution du calendrier électoral, pour permettre à son département ministériel de mener des consultations élargies. Une instruction jugée « nulle et de nul effet » par la Fécafoot, qui a choisi de lancer ses activités suivant son calendrier. Et depuis, c’est la « guerre ». Jusqu’où cette situation va-t-elle nous mener ? La suite nous le dira.
Arthur Wandji à Yaoundé