Alors que le ministère des sports soutient la nomination du belge Jean Thissen, la Fécafoot semble avoir jeté son dévolu sur l’allemand Horst Koppel. L’arbitrage de la Présidence en cours se fait autour de la short list.
C’est Lundi dernier que Thierry Augustin Edjoa s’apprêtait à rendre public le nom du nouvel entraîneur des Lions indomptables. Après cette échéance manquée, les confidences en provenance de ce ministère ont repoussé à mercredi de la même semaine, l’annonce. Jusque là, rien. Du côté du ministère des Sports où l’enthousiasme semblait être débordant sur l’imminence de cette nouvelle, c’est le mutisme total. Personne ne dira pourquoi la décision n’est pas tombée, ni quand elle va tomber, justement parce que, désormais, tout ou presque ne dépend plus du Minsep. La partition se joue bien au-dessus de Thierry Augustin Edjoa qui avait lancé, désespérément, aux journalistes, lors d’une cérémonie dans son cabinet, que “ rien ne coince pour la nomination d’un entraîneur ”. Une déclaration qui contraste avec le retard observé dans la prise de la dernière décision, alors que, justement, tout le monde est unanime sur l’urgence de la nomination d’un patron pour les quadruples champions d’Afrique.
Pourtant, tout coince ! Personne ne veut dire de façon ouverte que le problème, en ce moment, est la querelle entre la Fécafoot et le Minsep que la présidence tente de gérer sans grand bruit. La procédure prévoyait en effet qu’après des concertations entre les protagonistes dont la Fécafoot et sa tutelle, le ministre des sports porterait auprès de la présidence de la République, les conclusions des concertations pour la validation du choix seraient arrêtées d’un commun accord.
Selon nos sources, le nom qui figure sur le document envoyé par Augustin Edjoa à la présidence est celui du Belge Jean Thissen. Saisie par la haute hiérarchie pour s’assurer que le choix convient à tous, la Fécafoot aurait brandi son veto contre la nomination de Jean Thissen qui, selon elle, ne figurait pas sur la short list arrêtée par la commission mixte Fécafoot-Minsep. En effet, au terme des travaux de cette commission mise sur pied par les deux structures et après concertations à Paris entre Iya Mohammed et les candidats retenus dans la short list, le nom dégagé du lot par la Fécafoot était bien celui de l’Allemand Horst Koppel qui, selon elle, convenait aux objectifs et répondait aux exigences de rémunération. Même si la Fécafoot s’est voulue discrète sur sa préférence sur l’Allemand, lui-même a pris la peine de l’annoncer de vive voix. Au moment où éclate cette bataille entre la Fécafoot et le Minsep, d’aucuns n’hésitent pas à affirmer que la sortie de Koppel était commandée par la Fécafoot qui commençait à craindre les tractations de l’ombre de Thierry Augustin Edjoa.
L’affaire Thissen
Mais, d’où est venue en fait l’hypothèse du Belge Thissen ? Ce Belge, selon certaines sources, bénéficierait de solides appuis dont celui de Roger Milla, l’ambassadeur itinérant. Cela fait depuis longtemps qu’il rôde autour des Lions indomptables. Même au moment où la Fécafoot désigne Ari Haan à la tête des Lions, son dossier figurait en bonne place et avait d’ailleurs été introduit à l’époque par l’ambassadeur itinérant et transmis à la Fécafoot par le ministère des Sports lui-même. A la faveur du nouvel appel à candidature, le Belge est revenu à la charge, mais les mailles des filets de la commission mixte l’ont retenu. Sans se décourager, les tractations et les pressions ont repris. Des sources indiquent même que Iya Mohammed avait été obligé ( ?) de le rencontrer lors des discussions de Paris, sur instructions du Minsep qui aurait alors utilisé comme argument la nécessité d’élargir le champ des consultations pour avoir un plan B, au cas où… Info ou intox ? Le nom du Belge a résurgi à la présidence sans l’aval de la Fécafoot, presque surprise de l’initiative du ministère des Sports.
L’institution de Iya Mohammed n’est visiblement pas prête à faire des concessions, sauf si la présidence décide de prendre ses responsabilités en confirmant le choix de l’une ou l’autre institution. Le temps presse et l’heure ne devrait plus être aux querelles. Maintenant que les principaux protagonistes embarrassent la présidence, celle-ci va peut-être se référer à ses services compétents qui avaient été très actifs au moment de l’élaboration des critères de sélection des candidats au poste d’entraîneur, pour rapprocher les positions. Personne ne maîtrise cependant le timing de l’aboutissement de toutes ces tractations. Ce qui renforce l’angoisse du public sportif à trois mois de la Can Ghana 2008.
Martin Camus MIMB