Arrivé ce lundi matin au siège, Tombi A Roko Sidiki, le secrétaire général suspendu, a été refoulé au portail par des vigiles. Il a par la suite entraîné avec lui certains employés qui sont revenus à de meilleurs sentiments lorsque les services d’un huissier ont été requis pour constater les absences dans certains bureaux.
«… Le président par intérim demande à l’ensemble du personnel de la Fécafoot de vaquer normalement et sereinement à ses occupations dans l’intérêt de l’institution qui les emploie ». Cette recommandation de John Begheni Ndeh aux employés de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a été timidement respectée ce lundi matin. Et pour cause : Tombi A Roko Sidiki, le secrétaire général suspendu vendredi dernier pour « insubordination notoire », par John Ndeh, est arrivé dans un véhicule banalisé et a été refoulé au portail de l’immeuble siège de la Fécafoot à Tsinga. Puis, il a rappelé les employés de sortir de leurs bureaux et de ne rentrer que lorsque lui-même sera autorisé à y accéder. « Il nous a été demandé de laisser entrer tous les employés, les élus et présidents de clubs, sur la base de la liste que nous avons. Le secrétaire général selon les mêmes instructions ne doit pas aussi entrer. Le nom de ce monsieur ne figure pas sur la liste des employés de la Fécafoot et il n’a présenté aucun badge », nous a renseigné un des vigiles.
Bien avant, certains employés sont arrivés à l’heure et sont rentrés dans leurs bureaux. Tout est parti, selon une source, d’un proche de Tombi A Roko, qui a été bloqué au portail parce que son nom ne figure pas sur la liste des employés de la Fécafoot. Il s’est alors mis à appeler tout employé qui voulait entrer pour demander d’attendre l’arrivée du secrétaire général. Et pendant que Tomi A Roko Sidiki entretenait les employés dehors, Antoine Essomba Eyenga, l’un des vice-présidents du bureau sortant, qui a « pris le pouvoir » est arrivé sur ces entrefaites. « Je vous conseille vivement de prendre place dans vos bureaux et de vaquer normalement à vos occupations. Il n’est pas bon pour vous de vous mêler des disputes entre les administrateurs de la Fécafoot qui sont en réalité vos patrons. Ne vous laissez pas manipuler par des personnes qui sont soit des fonctionnaires d’autres administrations, soit des hommes d’affaires aux comptes bancaires bien fournis », a-t-il recommandé aux employés.
Certains employés ont suivi le conseil et sont rentrés dans leurs bureaux. Les services de Me Stanislas Atangana, huissier de justice à Yaoundé, ont été requis pour constater bureau après bureau les absences et les présences. Et selon Calvin Mitna, à qui la responsabilité de la sécurité a été confiée avec Constant Elong, tous deux présidents de clubs, par John Ndeh, ce contrôle de présence devrait être refait par l’huissier dans l’après-midi à la fermeture des bureaux. Informés de cette mesure, certains employés sont revenus à leurs bureaux, le pas lent. « Dans l’affaire-ci, chacun est seul, un cas unique. Je préfère vaquer à mes responsabilités. La rentrée, c’est bientôt. Si je perds mon travail, je vais dire que je cherche quoi dans les affaires des grands ? », croit savoir un des employés qui a décidé de rentrer au bureau, tandis que d’autres rodaient autour du siège de la Fécafoot.
« Si certains veulent faire la grève, ils doivent savoir qu’elle obéit à un certains nombre de formalités. Nous serons à demain (mardi, ndlr) et nous allons recenser ceux des employés qui ne viennent pas au travail et par la suite, une procédure de licenciement va être engagée contre eux. S’ils s’amusent et sont licenciés, c’est leur problème. Si on licencie 20 personnes, ça fera du travail pour autant de Camerounais en chômage en ce moment et qui n’attendent que du travail là-dehors », a prévenu Antoine Essomba Eyenga, agissant au nom de John Ndeh, parti en mission en Afrique du Sud dans le cadre de l’entreprise qu’il dirige à Bamenda.
Antoine Tella à Yaoundé