Il n’a pas souri, ni détendu l’atmosphère pendant environ 1h30 qu’aura duré la conférence de presse du vendredi 20 mars 2009 à Douala. « La mission de repenser le football camerounais qui avait été alloué à M. Iya Mohammed en 1998 par le 1er sportif camerounais n’a été qu’un échec.
La mouture de texte qui avait été proposée et renvoyée en 2004 par la Commission Nguewa Omer n’a pas connu d’issue jusqu’à ce jour. Que de proposer des textes à la dimension du football camerounais, les administrateurs de la fédération camerounaise de football (Fécafoot) n’ont fait que façonner des textes en vue de s’éterniser au pouvoir ; Lesquels textes qui selon leur propre dire n’entreront en vigueur qu’en avril 2009 », fulmine Patrice Tchamtcheu, candidat déclaré à l’élection de la présidence de la Fécafoot officiellement depuis le 3 mars 2009. Et ce dernier conclure, sec : « il n’y a pas de code électoral à la Fécafoot. Le seul code qui régiront l’organisation des élections, c’est l’instruction ministérielle N°406/Minsep/Sg/DnSos-Cj du 2 août 2008 relative aux modalités pratiques d’organisation des assemblées générales des fédérations sportives civiles nationales ».
« Ma candidature est valide »
Lors de la conférence de presse vendredi dernier, Patrice Tchamtcheu, président de Cepsed, un club engagé dans la ligue régionale du Littoral, a annoncé aux journalistes qu’au regard de ce qui précède, il a « donné mandat à tous les huissiers, tous les avocats, tous les gouverneurs des régions, les préfets, les sous-préfet, bref tous les camerounais de bonne foi de (le) représenter lors des renouvellement des personnes aux élections à toutes les instances de la Fécafoot. Il échoit à tous ces camerounais de bonne foi de dénoncer toute fraude ». Selon les textes, les dossiers de candidature au poste de président de la Fécafoot doivent être au secrétariat de la Fécafoot. Or, Patrice Tchamtcheu, « légaliste » devant l’Eternel a plutôt déposer ses dossiers au Ministère des sports et de l’éducation physique qui est la tutelle de la Fécafoot qui a instruit toutes les fédérations d’en faire de même (les 40 autres se sont d’ailleurs pliées à ses desiderata du ministre des Sports).
Dans ca cas, ne risque-t-il pas de se voir disqualifié le jour de l’élection par la Fécafoot qui arguera n’avoir jamais reçu son dossier de candidature ? « Je suis légaliste. Et le ministre des sports à déjà tracer les contours de l’élection. Donc, ma candidature est valide », clame le Dr Tchamtcheu qui brandit trois photocopies de documents déposés au Ministères des Sports. Ce sont une copie de sa lettre de motivation adressée au Minsep, une copié de l’annonce de sa candidature au poste du président de la Fécafoot et une photocopie de décharge de 1 million (1.000 000 frs) francs représentant la caution de candidature à la présidence de la Fécafoot.
Commission nationale anti corruption
D’ailleurs, à en croire le Dr Tchamtcheu, les 150 personnalités qui constituent le collège électoral qui éliront le président de la Fécafoot « n’ont rien à voir avec le football ». C’est la raison pour laquelle, puisque « la Fecafoot a des textes flous », seule la circulaire N°406/Minsep/Sg/DnSos-Cj du 2 août 2008 régiront les élections », croit savoir M. Tchamtcheu. Et si malgré cela, le ministre des Sports qui n’a pas réussi à créer un Comité provisoire de gestion à la Fécafoot tel que martelé dans le texte suscité si la Fécafoot n’organisait pas les élections avec le 31 décembre 2008 laissait néanmoins la Fécafoot organiser les élections avec ses propres textes (décriés du reste par M. Tchamtcheu), que fera alors ce candidat déclaré ? « je conclurais qu’il y a eu corruption et je saisirais par conséquent la Conac [commission nationale anti corruption, ndlr] », a éructé M. Tchamtcheu.
La conférence de presse de vendredi dernier à Douala a par ailleurs permis au Dr Tchamtcheu de dérouler son programme, s’il était élu à la tête de la Fécafoot. Ce sont notamment l’assainissement des relations Fecafoot-Minsep, l’intensification des meilleures relations entre la Fécafoot et la Fifa, la création d’une direction de grands travaux (pour la construction des aires de jeu), l’organisation d’un véritable championnat jeune (et non le regroupement saisonnier des jeunes), la formation des arbitres, la formation des entraineurs, et enfin la recherche des ressources financière sur le plan national et international pour financer le football camerounais. Et sur ce volet, le candidat Tchamtcheu semble serein : « J’ai des amis dans le monde qui sont prêts à me soutenir », clame-t-il.
Eric Roland Kongou, à Douala