La conférence de presse qu’il a donnée ce jeudi à Yaoundé, était l’occasion pour Joseph Antoine Bell de dresser un bilan des 26 mois de normalisation du football camerounais. Ce que son collectif a baptisé : « La normalisation de la honte ». Verbatim.
Les rapports Owona – Tombi
« La normalisation a totalement oublié ce pour quoi elle a été mise en place. Ceux qui ont été responsables de l’arrivée de la normalisation de notre football sont officiellement rétablis comme si on n’avait rien appris. Dans les statuts de la Fédération, il se trouve que les textes, comme l’organisation des élections, sont les attributions du secrétariat général. Or, il apparait clair que pour la normalisation, le secrétaire général de l’époque (Tombi, Ndlr.) n’avait rien fait d’aussi grave au point où on ait eu besoin de recourir à des normalisateurs.
S’il fallait réécrire les textes, ça veut dire que la Fédération fonctionnait avec des textes mauvais. Si le processus électoral tant décrié en 2013 avait été mauvais et que son aboutissement commandait qu’on le recommença, c’est que le secrétariat général avait largement échoué. Or, la première chose qu’a faite la normalisation était de conserver le secrétaire général (…) On doit se demander : quel pacte lie Monsieur Owona et Tombi pour que des ministres qui sont allés à Zurich pour dire que ça ne doit pas se passer comme ça, soient aujourd’hui les copains de ceux qu’ils ont refusé hier.
A propos des textes
Les textes de la normalisation renferment des impossibilités claires. Cette normalisation a choisi un scrutin de liste en disant que cela a été imposé par la Fifa. Or, je voudrais rappeler que la Fifa s’applique à elle-même un scrutin uninominal ; que dans les textes standards, le scrutin uninominal est prévu et donc ce n’est pas la Fifa qui nous impose quelque chose qu’elle n’impose ni à elle-même, ni aux autres. Au niveau départemental, les textes concoctés par la normalisation donnaient à un même membre la possibilité d’avoir plusieurs voix. Dans le monde entier où on parle de démocratie, les gens se battent en disant : one man, one vote. Donc, un membre, une voix. Personne ne peut comprendre pourquoi un membre aurait droit à trois votes. Ça ne leur a pas apparu comme une incongruité.
C’est le secrétariat général qui tient les archives, qui dit qui a joué au niveau départemental, c’est lui qui a la possibilité d’introduire ce que nous avons appelé les clubs fictifs. Mais qui étaient en réalité des électeurs illégitimes. De la même manière, vous avez des électeurs de 2014, des clubs reconnus parce qu’ils existaient en 2012, mais qui en 2015 ne le sont plus. Au niveau régional, les statuts prévoient que chaque liste soit constituée en ayant en son sein un délégué représentant chaque département de la région. Et que lorsque vous avez un département qui compte plus de dix-huit clubs, ce département sera représenté par deux délégués sur les listes. Sauf que les départements n’étant représentés que par trois délégués. Or, sur le plan de la démocratie, on n’a pas prévu un mécanisme de présélection. On a donc limité la liberté des uns et des autres.
Des candidats éligibles
Au niveau fédéral, il n’y a que quatre délégués par région. Ce qui veut dire qu’on ne peut faire que deux listes. Donc, quand il faisait semblant d’accueillir plusieurs listes, que c’était ouvert, ce n’était pas possible. En réalité, les délégués sont monocolores. Il n’est pas possible que j’en prenne deux, et que mon voisin en prenne deux parce que dans une région, si j’en prends deux, cela veut dire que les quatre sont avec moi car les deux autres n’iront nulle part ailleurs. Ce qui justifie, dans les listes validées par le professeur Joseph Owona, qu’aucune d’elles ne soit en réalité valable parce que le Nord ayant refusé de donner des délégués, il n’en a donné à personne. Les deux listes que le professeur Owona a validé ne sont pas éligibles, même avec toutes les magouilles qu’ils appliquent, ils ne peuvent pas composer de listes au regard des textes.
De l’attitude de J. Owona
Toujours ce problème de textes, mais surtout celui du professeur Owona qui fait la loi, et la loi n’est que le professeur Owona. Il a fait voter les statuts. Dix jours après, il est allé les modifier par une décision toute personnelle en disant notamment que les régions n’auront pas à élire cinq délégués comme disent les statuts, mais lui Owona dit que ce sera quatre et que le cinquième sera désigné par les corps de métiers. Voilà où arrive celui qui a conçu la Constitution du Cameroun et qui n’est pas gêné de violer les lois du Cameroun parce que la loi dit que les Ligues sont composées de clubs et éventuellement des ligues qui leur seraient affiliées. Ce qui veut dire que dans une région, vous ne pouvez pas avoir autre chose pour la représenter que les clubs de cette région ou alors les représentants des Ligues qui sont affiliées à cette région donc les représentants des départements ».
Arthur Wandji