Il est autant adulé que détesté. Plus de neuf mois après avoir remporté les élections, il gère désormais la destinée du football camerounais. Cette même discipline sportive a été paralysé depuis des années par des batailles de clans rivaux, des légalistes contre les gouvernants. Sans véritablement résoudre le problème, le Président s’est assuré d’attirer vers lui une bonne majorité des contestataires, réduisant les légalistes à leur frange la plus incorruptible. Et pourtant, la compétence de Samuel Eto’o interroge.
On se serait attendu à ce que cette présidence se passe en toute accalmie. C’était mal connaître le personnage et son populisme. Au contraire. C’est la Bérezina. Les batailles se sont multipliées. On peut citer pelle-mêle la CAF, la FIFA, son ministère de tutelle, ses anciens compagnons de route, Dieudonné Happi et sa famille, Gilbert Kadji, Mbombo Njoya dont il avait jadis soutenu. Ses décisions semblent injustifiées, limogeage de Antonio Conceiçao, rupture du contrat de l’équipementier. Ses nominations s’apparentent à des récompenses aux affidés. Les contrats de la Fécafoot s’accordent de gré à gré aux amis; location des avions des Lions Indomptables, gestion des billets du Cameroun pour la Coupe du Monde, Organisation des charters pour le Qatar, etc…
Sur Samuel Eto’o: celui qui vous a dit que la formation à la gestion n’est pas utile vous a menti
Le consultant Dieudonné Essomba n’a « jamais douté que l’équipe d’Eto’o n’avait pas les instruments, le profil requis pour gérer la Fécafoot. Et je savais qu’à plus ou moins long terme, on va se retrouver dans un bourbier« .
« Je l’ai dit. Évidemment, j’ai été insulté. Mais je continue à le croire parce que celui qui vous a dit que la formation à la gestion n’est pas utile vous a menti. Vous ne pouvez pas venir ex-nihilo et vous gérer une structure aussi lourde que la Fecafoot sur la base d’une logique messianiste. Ça ne fonctionne pas comme ça. Moi ça ne m’étonne pas ces comportement à la limite magico-religieux.
Le raisonnement ne tient pas seulement compte de la défaite contre l’Ouzbékistan. Il y a la pagaille. Le football ne se réduit pas au stade. Ce que vousvoyez au stade, c’est les fleurs. Mais à coté de ça il y a les racines, il y a le tronc, il y a les branches, il y a les feuilles. Ce quenous voyons au stade, c’est les fleurs. Si tout le reste est malade, vous croyez que les fleurs seront comment ? On ne peut pas indéfiniment fonctionné sur la base des coups divins. À un certain moment il faut mettre fin à ça. Il y aquand même une certaine rigueur. À l’époque on avait eu la chance d’avoir des joueurs exceptionnels. Est-ce qu’on a ce genre de joueurs aujourd’hui?
(…) Je voudrais juste dire que, on a fait un choix qui n’était pas bon pour la gouvernance de la Fecafoot. Le vin est tiré, il faut le boire. On va faire comment ? La seule chose à faire c’est d’essayer de sauver les meubles.«